Mélodie Funèbre - 1
Aug. 1st, 2017 02:44 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Titre : Mélodie funèbre
Auteur : Kaleiya Hitsumei
Rating : T (pour l’instant… Je me méfie avec moi…)
Genre : Heu… Mystery/ Romance c’est certain.
Fluristelle 2017 : Day 1 : Flower Crown – Promises
Note : A l’origine, j’avais écris une fic avec Yuri qui avait eu une mauvaise surprise dans un manoir mais… j’ai abandonné le projet car je n’y accrochais plus (10000 mots pourtant…) et je l’ai remanié mais là, ça partait un peu trop dans tous les sens à cause du format choisi donc vu que je voulais quand même garder ce scénario, j’ai profité du Fluristelle Month pour casser ce projet, quitte à prendre le risque d’anéantir quelques éléments de suspense. Je ne sais pas si j’arriverai à faire tous les thèmes mais je vais essayer quand même. Bonne lecture !
Cette nuit-là, des notes de piano résonnaient, jouant furieusement le dernier mouvement de la sonate « Clair de lune » de Beethoven. Les doigts bougeaient rapidement sur les touches, suivant scrupuleusement la partition, faiblement éclairée par les rayons de l’astre lunaire qui passaient à travers la vitre… du moins, quelqu’un devait bien être en train d’en jouer si l’on était logique donc… pourquoi le piano semblait-il jouer lui-même ces notes ?
Une vieille chaise à bascule se balançait d’elle-même dans un coin de la pièce, faisant grincer le plancher massif. Un courant d’air glacé soufflait dans la pièce, soulevant les rideaux blancs qui encadraient les fenêtres. Sur une table basse, un plateau en argent était présent et, posé sur celui-ci, il y avait une théière de porcelaine, une petite cuillère, un petit sucrier et une petite soucoupe de porcelaine. Cependant, sur la surface métallique et sur le meuble, il y avait des gouttes de thé qui, si on les suivaient, amenaient aux débris de la tasse correspondant à ce service éparpillés sur le sol… à environ un mètre d’un guéridon renversé, d’un fauteuil qui avait été déplacé, d’une lampe brisée… et du corps sans vie d’une femme dont la main gauche était fermement agrippée à un foulard de soie déchiré.
Ses longs cheveux noirs entouraient son visage au teint pâle et sans vie, tranchant avec la blancheur de sa robe de style empire qui laissait ses épaules découvertes. Elle ne portait pas de chaussures et aucun bijou excepté une bague en métal sombre à sa main gauche…
-§-
Une violente tape derrière la tête réveilla Yuri, endormi sur le comptoir de l’épicerie de la ville d’Halure. Il se frotta l’arrière du crâne, peu enchanté de ce réveil brutal et très désagréable. Il croisa le regard noir de son patron et afficha un air désolé en enlevant ses fesses du tabouret puis en allant dans les rayons pour faire un peu de rangement tout en lâchant un bâillement sonore, avant de passer sa main droite dans ses longs cheveux de jais pour se masser l’arrière de la tête.
Encore ce rêve… Il le faisait depuis qu’il avait fêté ses vingt-et-un ans cet été et à chaque fois qu’il le faisait, celui-ci gagnait en précision – au départ, tout était flou et il était impossible de savoir quelle musique était jouée au piano. Le détail de la bague était nouveau mais les couleurs restaient encore difficiles à distinguer. Peut-être qu’il arrivera à savoir la couleur exacte de ce foulard lors de sa prochaine sieste ?
Le jeune homme nota que certains articles n’étaient plus à leur place – encore un coup de cette vieille peau qui aimait bien tout déplacer pour l’enquiquiner – donc il se mit au travail en pestant contre ça ainsi que contre cette chemise à rayures oranges qu’il détestait porter.
—Je serais toi, je garderai ce genre de pensée pour moi.
A l’entente de cette voix masculine, Yuri eut un sourire amusé et, après avoir remis à la bonne place un pot de moutarde, il se tourna vers un de ses clients réguliers qui le fixait de ses yeux azur en tenant un panier contenant ses courses du jour.
—S’il n’y a que toi pour les entendre, je ne vois pas où est le mal, répliqua-t-il en prenant un paquet de biscuits qui avait été laissé avec les conserves. Tu les veux Flynn ?
Le dénommé Flynn leva les yeux au ciel avant de prendre les gâteaux et de les mettre dans son panier avec la bouteille de lait et le sachet de pâtes qui s’y trouvaient déjà.
Tous les deux avaient le même âge et, depuis que Yuri avait emménagé à Halure et commencé son travail à l’épicerie l’année précédente, il avait fait la connaissance du jeune homme au regard azur et aux cheveux blonds avec qui il discutait presque tous les jours – à force, ils étaient devenus amis bien qu’ils ne se voyaient que très peu en dehors de cet endroit à cause de l’emploi du temps variable du blond. Auparavant, Yuri vivait à Zaphias mais il était parti après ce qu’il était arrivé à son dernier petit ami…
—Tu fais toujours ce rêve étrange ? lui demanda Flynn, l’air soucieux.
—Ouais, répondit l’employé en continuant son travail. Comme d’hab’, il gagne de plus en plus en précision. Ce coup-ci, j’ai vu que cette fille devait être mariée mais je ne sais toujours pas qui l’a tuée…
Ce songe qu’il faisait sans arrêt, il n’en avait parlé qu’à son ami, ayant peur d’être prit pour un fou. Celui-ci ne l’avait pas jugé et l’avait même aidé à mieux comprendre ce qu’il voyait – par exemple, il lui avait amené plusieurs vieux CD de musique classique, lui permettant ainsi de découvrir quel morceau était joué sur ce piano. D’après ce qu’ils avaient réussi à savoir via les éléments de ce rêve et les différentes recherches effectuées, la période où cette scène avait eu lieu se situait entre 1860 – le style de la chaise à bascule indiquait qu’elle n’avait pas pu être fabriquée avant cette année-là – et maintenant. Par contre, il était compliqué de l’identifier car il n’avait toujours pas pu distinguer les traits de son visage. Qui était-elle au juste ?
—A part ça, comment vas-tu ? demanda Yuri en prenant un paquet de pâtes qu’il glissa dans le panier de son ami. Toujours occupé par le travail ?
—C’est plus calme pour l’instant, répondit Flynn en remettant en place un bocal d’olives que l’employé avait glissé parmi ses courses. J’espère juste que ça va continuer à l’être à la fin du mois car ce sera déjà assez agité comme ça avec Halloween.
Ils étaient actuellement à la mi-octobre, une période où la ville fleurie d’Halure prenait surtout des teintes orangées avec les feuilles qui tombaient des arbres. Il commençait à faire froid, signe que l’été était parti et que l’automne préparait le terrain pour l’hiver à venir. Si le jeune homme aux cheveux de jais appréciait de pouvoir porter ses vieux jeans sombres et une veste noire bien confortable, son ami, souvent vêtu d’un pantalon bleu clair léger avec un haut blanc, allait devoir commencer à sortir les pulls et autres habits chauds.
Un bip sonore retentit et, en grognant, Flynn sortit son téléphone portable de la poche de sa veste en coton beige.
—Je vais devoir y aller en urgence, déclara-t-il après avoir regardé le message qu’il avait reçu. Ca te dérange si je te laisse…
—C’est moi qui fait la fermeture donc pas de souci, coupa Yuri avec un sourire en coin. Passe chercher tout ça quand tu auras fini.
Ce n’était pas une première : son ami pouvait être appelé n’importe quand pour une urgence et il devait partir au plus vite, plaquant du coup tout ce qu’il était en train de faire. L’employé de l’épicerie s’y était adapté et lui gardait souvent ses courses quand cela arrivait ici pour qu’il puisse venir les récupérer plus tard ou demander à un voisin de le faire pour lui. Il l’aurait bien invité à un rencard s’il était certain que c’était possible et qu’il n’avait pas eu ces petits soucis à Zaphias avec ses ex…
Après le départ de Flynn, Yuri vérifia que son patron ne pouvait pas le voir et sortit son vieux téléphone de sa poche. L’appareil ne lui servait qu’en cas de problème, le jeune homme ayant renoncé à sa vie sociale pour éviter de se retrouver en couple et de relancer cette série de malchance qui s’enclenchait dès qu’il commençait à fréquenter quelqu’un. Sans surprise, il n’y avait aucun message – il avait changé de numéro en déménageant – donc il remit l’appareil dans sa poche et reprit son travail.
Les minutes défilèrent, tout comme les clients. Il avait vu passer pas mal de monde : des adolescents qui avaient tenté d’acheter de l’alcool sans avoir l’âge légal pour cela, quelques accros au sucre, une ou deux pâtissières en herbe qui étaient en panne d’ingrédients, la kleptomane du quartier qui avait tenté de lui piquer des pots pour bébés, un mec qui semblait assez perplexe devant ce qu’il avait acheté – manifestement, il avait dû faire les courses de sa copine et découvert pour la première fois ce qu’était une boîte de tampons – et une mère dont la fille avait flashé sur la longueur de ses cheveux – l’employé avait grincé des dents quand elle avait commencé à mentionner le film Raiponce et, plus particulièrement, le passage où les cheveux de cette dernière avaient été coiffés par des petites filles et qu’elles y avaient ajouté pleins de fleurs.
—C’est dommage que ce soit finit les pâquerettes, lui dit la petite fille alors que sa mère était en train de payer ses articles. Ca aurait été trop joli dans vos cheveux…
—Une prochaine fois peut-être, avait répondu Yuri en espérant intérieurement que cette idée de se servir de lui comme tête à coiffer allait lui passer d’ici le printemps. Merci à vous et bonne soirée.
Au moment même où la mère passa la porte de l’épicerie, Flynn revint et, manifestement, il n’avait pas manqué le regard peiné de la fillette.
—Qu’est-ce que tu lui as fait au juste ? demanda son ami en haussant un sourcil.
—Elle voulait faire un remake de Raiponce sur moi, répondit l’employé en récupérant le panier de courses qu’il avait mis de côté. La scène avec la tresse et les fleurs pour être exact…
—Celle-là… C’est vrai que ce serait réalisable sur toi.
En entendant ces mots, Yuri jeta un regard noir à son ami, lui promettant mille souffrances pour avoir osé dire cela… ce qui amusait beaucoup ce dernier.
—Toi, je te jure que tu vas me le payer…
Il dut se retenir de lui faire payer le double pour ses articles…
Alors qu’il venait de scanner une boîte en métal contenant du thé, dernier objet présent dans le panier, Yuri eut comme une drôle de sensation. Il mit cela sur le compte de la fatigue et ferma brièvement les yeux...
… mais quand il les rouvrit, il vit ce salon dont il rêvait pratiquement toutes les nuits sauf que, cette fois-ci, il le voyait en plein jour. Les rayons du soleil filtraient à travers les grandes fenêtres, éclairant le beau piano noir, la table basse en bois sombre, la causeuse en tissu mauve, la chaise à bascule, les murs recouverts d’un papier peint clair aux motifs fleuris…
Assise sur la banquette du piano, il y avait une jeune femme vêtue d’une robe bordeaux style empire qui ne cachait en rien ses épaules et dévoilait grandement ses bras. Ses longs cheveux de jais étaient libres de toute entrave, encadrant un visage aux traits fins et au teint clair tandis que ses yeux gris étaient concentrés sur la partition, ses doigts jouant avec soin la mélodie au piano qui était le premier mouvement de la sonate Clair de Lune…
—Yuri ?
Brutalement, le jeune homme revint au moment présent et s’aperçu que Flynn le fixait avec inquiétude.
—Désolé, s’excusa l’employé en soupirant. Je dois être plus crevé que ce que je pensais.
—Tu as déjà eu d’autres absences comme ça ? lui demanda son ami en lui donnant l’argent qu’il lui devait.
—Nan, c’est la première fois à ce que je sache. Faut juste que j’aille me coucher.
—Fais attention en rentrant chez toi.
—Promis.
Pendant un instant, Flynn avait eu l’air sceptique et il lui aurait certainement proposé de rester si son cher téléphone n’avait pas de nouveau sonné, le contraignant à repartir. Yuri resta donc durant l’heure qu’il lui restait à s’occuper des derniers clients, veillant à ce que certains ne tentent pas de piquer quoique ce soit et râlant intérieurement contre ceux qui n’avaient pas l’appoint – la spécialiste de la chose et qui venait toujours quand sa caisse n’avait quasiment plus de centimes était une vieille de soixante ans qui ne pouvait pas l’encadrer. Puis enfin, il put fermer l’épicerie et compter cette fichue caisse – il grogna en constatant qu’il lui manquait de l’argent, surement à cause de cette histoire d’appoint vu que la somme était petite mais cela allait lui valoir un bon sermon demain.
Il était près de vingt heures quand il put enfin partir, une veste noire sur le dos pour le protéger du vent froid qui s’était mis à souffler. Il devait compter au moins un bon quart d’heure de marche à pied pour rentrer chez lui s’il allait vite sauf que pour atteindre son immeuble, le chemin le plus court était une montée méchamment raide qui était loin d’être agréable à faire quand on était déjà crevé à la base. Seulement, il n’avait pas envie de faire tout le tour et de perdre encore plus de temps donc il se résolu à l’emprunter, ce qu’il fit sans se presser pour éviter d’être essoufflé à la moitié du parcours.
Mais même en prenant son temps, aux deux tiers de la montée, il fut obligé de s’asseoir sur une des marches pour récupérer… Il avait vraiment sous-estimé sa fatigue et le fait qu’il commençait à avoir des vertiges lui laissait penser qu’il ferait mieux de manger quelque chose dès que possible.
Sortant une barre de céréales de sa poche, Yuri en ôta l’emballage et en croqua un bon morceau – de mémoire, cela devait être la dernière qu’il avait donc il faudra qu’il pense demain à en racheter tout en se demandant s’il essayait celles aux fruits rouges ou non. Son esprit vagabonda vers ce salon dont il rêvait si fréquemment puis s’attarda sur cette femme…
Bien qu’il avait eu une vision des lieux en plein jour, impossible pour lui de se souvenir des traits du visage de cette inconnue qui était vraisemblablement celle dont il voyait le corps inerte chaque nuit. L’époque se précisait de plus en plus et il était à présent quasi certain que cette personne avait vécu durant la deuxième moitié du XIXème siècle bien que le mobilier et son style vestimentaire correspondaient plus au début de cette période. S’il pouvait obtenir plus d’indices ou voir d’autres pièces de cette demeure, il lui serait possible de confirmer son hypothèse.
Il ferma les yeux pour essayer de visualiser à nouveau cette pièce… et il y fut de nouveau précipité. Cette fois-ci, cette femme portait une robe blanche assez simple dans sa coupe sur laquelle étaient brodées des fleurs violettes. Ses cheveux de jais avaient été rassemblés en un chignon bas orné de quelques fleurs mais quelques mèches étaient laissées libres, encadrant son visage. Elle était assise sur la causeuse avec un homme aux cheveux blonds vêtu d’une chemise claire sur laquelle il y avait des tâches de peinture et d’un pantalon marron qui n’avait rien d’extraordinaire. Seulement, impossible de distinguer leurs traits.
Entre ses doigts, la femme tenait un anneau en métal sombre qu’elle regardait sous tous les angles.
—Qu’est-ce qu’il représente au juste ? demanda-t-elle, curieuse. Je n’arrive pas à lire ce qui est gravé à l’intérieur…
—La promesse d’un engagement mutuel, lui répondit l’homme en sortant un deuxième anneau qui était attaché à une chaine autour de son cou. Quant à l’inscription, c’est plutôt une sorte… de sortilège.
—De sortilège ? Donc si l’un trompe l’autre…
—En fait, les anneaux symbolisent le lien créé entre les deux âmes et il ne peut être rompu que si l’un des deux désire profondément casser celui-ci. Et s’il y a adultère, c’est plutôt l’amant qui devrait s’inquiéter…
—C’est à partir du mariage ?
—A partir des fiançailles plutôt.
Après quelques secondes, la femme prit le bijou entre son pouce et son index avant de le passer à son annulaire gauche, provoquant une réaction paniquée chez son interlocuteur.
—Lilith ! s’exclama-t-il avec surprise. Mais qu’est-ce que tu fais ?
—Je me fiance avec toi, dit-elle avec désinvolture. Pourquoi ?
—Mais… Tu réalises ce que cela va impliquer ? Je sais que tu veux fuir un mariage arrangé mais…
—C’est pour toi que je veux faire ça, pas pour moi.
En entendant ces mots, l’homme ne sut visiblement pas quoi répondre. Il restait figé, stupéfait par cette réponse tandis que Lilith agitait sa main devant ses yeux pour le faire réagir.
—Je… commença-t-il avant de s’interrompre. Tu es folle. Je ne vois que ça.
—Apprend moi quelque chose que j’ignore car j’entends déjà ça tous les jours, répliqua la femme en lâchant un soupir exaspéré.
—Je veux dire… T’engager avec moi comme ça n’est pas une bonne chose. Jamais je ne pourrais t’offrir une vie normale…
—Si j’avais voulu finir mariée avec le premier type venu et devoir lui pondre pleins de gosses pendant qu’il dilapide l’argent que m’a léguée mon grand-père ou qu’il se tape je ne sais qui dans mon dos, ce serait déjà fait. Je ne t’aurais pas rencontré, j’aurais déjà fugué depuis un moment.
Sans laisser le temps à l’homme de lui répondre, Lilith combla rapidement la distance entre eux et posa ses lèvres sur les siennes…
Ce fut des gouttes de pluie qui sortirent Yuri de son rêve éveillé, le poussant à vite rentrer chez lui s’il ne tenait pas à finir tremper. Il ne mit pas longtemps à atteindre son immeuble, pressé qu’il était de se mettre au sec. Arrivé à son studio, il avait balancé dans un coin sa veste et s’était affalé sur son lit.
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Lilith rompit le contact, s’écartant un peu tandis que l’homme aux cheveux blonds portait sa main tremblante à sa bouche.
—Je sais que tu n’es pas heureux d’être ce que tu es, lui dit-elle avant de lui sourire. C’est pour ça que j’aimerai alléger un peu ton fardeau en t’offrant ma compagnie, même si, pour toi, elle ne sera certainement qu’éphémère. Et puis tu es le seul homme que je connaisse qui ne veut pas m’empêcher de vivre.
—Parce que c’est ce que j’aime chez toi, avoua-t-il en prenant sa main entre les siennes. J’aime ton côté rebelle, j’aime t’entendre rire, j’aime t’écouter jouer du piano nuit et jour, j’aime te voir te promener pieds nus, j’aime quand tu ne veux pas suivre les modes, j’aime…
Il fut interrompu dans sa tirade quand Lilith l’embrassa à nouveau, un geste auquel il répondit sans hésiter. Quand il se rompit, il détacha la chaîne autour de son cou et en libéra l’anneau qu’il déposa dans le creux de sa main.
—Ta famille ne va pas être ravie, constata-t-il avec un léger sourire.
—Je ne fais que leur rendre la monnaie de leur pièce, répondit-elle en prenant le bijou avant de le passer au doigt de son amant. Et puis comme ça, je pourrais enfin récupérer tout ce que mon grand-père m’a laissé.
—Ils y seront contraints et si jamais ils refusent, alors j’userai de certains atouts que j’ai dans ma manche.
—Oh ? Tu as donc tant de secrets que cela Flynn ? Moi qui croyais les avoir tous découverts…
A ces mots, il lui sourit, plantant ses yeux bleus dans son regard anthracite, puis il lui baisa amoureusement la main…
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Profondément endormi sur son lit, Yuri n’avait pas réalisé qu’il n’était pas seul dans son studio : quelqu’un l’observait depuis un bon moment déjà et, une fois certain qu’il ne réveillerait pas l’occupant des lieux, était sorti de sa cachette.
Soupirant face au bazar des lieux, Flynn dut se retenir de tout ranger et s’approcha du lit avec précautions, enjambant un tas de vêtements qui auraient bien besoin d’être lavés. Prudemment, il s’assit sur le lit et prit la main gauche du jeune homme dans la sienne. Il posa son annulaire gauche sur celui de son ami… dévoilant un anneau en métal sombre autour de chacun d’eux.
—Ca empire de jour en jour… murmura-t-il avec inquiétude.
Il tenta d’ôter la bague au doigt de Yuri mais à peine eut-il essayé de bouger le bijou que son porteur se mit à gémir dans son sommeil, lui faisant stopper son geste.
—Flynn… souffla l’endormi. Reste…
—… Je ne peux pas te faire cette promesse, dit-il en lui lâchant la main avant de le recouvrir avec la couverture abandonnée au pied du lit.
Avec réticence, il se leva et s’éloigna. Il ne pouvait pas rester plus longtemps car il avait à faire. Octobre était le pire mois de l’année, à la fois à cause de sa charge de travail qui était plus forte et aussi parce que le dernier jour était très éprouvant pour lui au niveau moral.
—Ne meurs pas de nouveau, lui dit Flynn avant de commencer à disparaître dans un nuage de fumée noire. Je ne le supporterai pas cette fois-ci…
NB : Pas certaine d’avoir réussi à caser les deux thèmes… Vais essayer de faire mieux pour les suivants.