Qui aime bien châtie bien - Tentative 5
Apr. 12th, 2017 02:29 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
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Tentative 5
Cela faisait plusieurs jours que Yuri était en proie à de multiples interrogations concernant sa relation avec Sodia O’Daly. Ce n’était pas qu’il voulait couper les liens avec elle mais… disons que la manière dont son intérêt pour elle évoluait le laissait perplexe.
Déjà, quand il s’était réveillé à l’auberge de Dahngrest, il avait constaté qu’elle n’était certainement pas très pudique et qu’elle n’avait pas peur de partager sa chambre avec un homme qui n’était pas de sa famille ou son mari – vu qu’elle avait tourné le dos à son statut au sein de la noblesse, cela ne l’étonnait pas qu’elle n’en respecte plus certains codes. Il s’était aussi dit que même si elle était loin d’être une beauté pulpeuse comme Judith ou une jeune fille à la pureté flagrante comme Estelle, elle possédait elle aussi des atouts qui, vu les cicatrices qu’elle possédait, étaient ceux d’une farouche guerrière dont la férocité égalait la valeur de ce qu’elle souhaitait protéger – rien que les évènements de Zaude lui avait prouvé qu’elle avait les capacités pour aller jusqu’au bout et ce, même si elle regretterait amèrement son geste par la suite.
Jusqu’à cette nuit à Aurnion, il considérait qu’elle était une personne en qui il pouvait avoir confiance et cela s’arrêtait là.
Il ne dormait pas au moment où il l’avait entendue commencer à se tourner et à se retourner dans ses draps et il n’y aurait pas prêté plus d’attention si elle ne s’était pas mise à parler dans son sommeil. Il n’avait pas tout saisi mais vu le ton employé pour parler à cette Sarah, ce que Sodia vivait dans ses songes était loin d’être agréable. Yuri venait de se lever quand la jeune femme s’était mise à pousser un cri déchirant, faisant qu’il s’était précipité auprès d’elle pour la réveiller.
Après coup, il avait compris qu’il s’était vraiment inquiété pour elle et il en était à se demander si tous deux ne faisaient pas le même genre de cauchemars vu qu’ils avaient chacun vécu un profond traumatisme psychique à Zaude.
Pendant environ une heure ou deux, ils s’étaient amusés à lire ces demandes de fiançailles pour Flynn et si Yuri avait bien rit, il avait quand même un peu plaint son meilleur ami qui, comme toujours, était un véritable aimant à femmes. Cette lecture s’interrompit quand le jeune homme sentit comme un poids contre son épaule et qu’il s‘aperçut que c’était Sodia qui s’était endormie. Normalement, il se serait contenté de l’allonger lentement pour qu’elle ne se réveille pas mais ses yeux n’avaient pas pu s’empêcher de noter que la boutonnière de la chemise de nuit de la jeune femme s’était ouverte et, étant un homme, il avait instinctivement jeté un œil…
Il était certain qu’elle n’avait pas une poitrine généreuse comme Judith mais il savait à présent qu’à cet endroit précis, Estelle la surpassait, même si c’était de peu. C’était loin d’être une chose le gênant chez une femme – il n’avait jamais vraiment compris cette fascination que certains avaient pour des seins énormes et préférait de loin une fille avec une silhouette harmonieuse. Il remarqua aussi que la rousse avait deux petits grains de beauté au-dessus du sein droit et il se doutait que si elle avait été nue, il en aurait repéré d’autres – une mode venue des nobles était de se dessiner de faux grains de beauté et de cacher les vrais sous une épaisse couche de maquillage, une lubie que Yuri n’avait pas du tout appréciée chez certaines filles avec qui il avait eu une relation se limitant à un simple flirt.
Ce fut quelques jours plus tard qu’il se posa des questions sur sa vie sentimentale… et qu’il réalisa que cela faisait depuis sa chasse à l’aque-blastia qu’il n’avait pas eu la moindre partie de jambes en l’air, étant beaucoup trop occupé avec son travail au sein de la guilde pour dénicher un coup d’un soir qui n’allait pas lui prendre toutes ses économies – bon, il pouvait se permettre d’aller dans un lupanar une fois de temps en temps maintenant qu’il avait un peu d’argent mais c’était moins intéressant que de jouer au jeu de la séduction dans une taverne.
A vingt-deux ans, il avait encore pas mal de temps devant lui pour s’amuser un peu mais il n’était plus intéressé par l’idée de partager son lit avec une inconnue. Il pouvait toujours tenter ce genre d’aventure avec Judith mais il y avait conflit d’intérêt et c’était une amie donc non. Estelle, ce n’était même pas la peine de l’envisager, surtout que Rita et Flynn chercheraient à avoir sa tête rien que pour avoir osé proposer cela. Concernant la magicienne, là aussi il ne fallait pas essayer sauf si finir cramé était l’objectif souhaité.
Et Sodia… De toutes les filles qu’il avait parmi ses connaissances, elle était peut-être celle qui l’intéressait le plus, ce qui était particulièrement troublant car jusqu’à récemment, ils étaient incapables de s’entendre.
Sa réflexion se serait arrêtée là s’il n’avait pas, une nuit, fait un rêve où il était à plat ventre sur un lit, torse nu, les mains attachées au-dessus de sa tête… et la rousse dans une tenue légère qui lui fouettait le dos avec une cravache. Quand il s’était réveillé, Yuri était encore estomaqué par cette vision… puis fut pris d’un rire nerveux à l’instant où il vit que son corps avait apparemment beaucoup apprécié cette vision – une longue, très longue douche froide fut de rigueur.
A présent, le revoilà à Zaphias, d’une part parce qu’il avait une livraison à y faire et d’autre part pour prendre des nouvelles des bas-quartiers ainsi que de ses amis. Il en profita aussi pour récupérer ses vêtements de rechange qu’il avait laissé dans sa chambre à la Comète, essentiellement parce qu’il avait enfin deviné qui était en possession de ses fringues : Ioder en personne, ce sale gosse qui avait des vues sur son cul depuis il ne savait quand et qu’il aurait dû laisser mourir noyé quand il en avait eu l’occasion. Judith avait été gonflée de lui faire ce coup-là et, un jour où il arriverait à lui mettre la main dessus, il trouverait comment lui rendre la monnaie de sa pièce.
Une fois son travail pour Brave Vesperia achevé, Yuri emprunta le passage secret menant au palais et profita que personne ne le voyait pour enfiler cette tenue de chevalier correspondant à la brigade de Leblanc qu’il avait gardée au cas où. Ainsi, une fois arrivé à destination, il évolua dans les couloirs sans attirer l’attention et put se rendre au bureau du Commandant sans être reconnu.
« J’ai une réunion importante dans quelques minutes donc faites vite. » avait déclaré Flynn, le nez plongé dans la paperasse.
« Trop occupé à répondre à tes prétendantes pour dire bonjour ? »
A cette phrase, son meilleur ami leva brusquement les yeux vers lui et, après quelques secondes de flottement, un soupir agacé se fit entendre tandis que l’épéiste ôtait le casque qu’il portait.
« Yuri… » grogna le chevalier en se levant de son bureau. « Où est-ce que tu as eu cette tenue ? »
« J’avais le choix entre ça et le costume de soubrette de Judy. » répondit l’intéressé en s’éventant avec sa main. « Et j’avais oublié à quel point il faisait chaud là-dedans… »
Flynn se contenta de lever les yeux au ciel, signe qu’il n’avait pas de temps à lui accorder pour leurs chamailleries habituelles, et il lui emboîta le pas quand celui-ci sortit de la pièce, certainement pour se rendre à cette réunion qu’il avait évoquée au début. Par contre, Yuri ne put s’empêcher de noter qu’il manquait quelqu’un…
« Tu as perdu ton chien de garde ? » demanda l’épéiste qui trouvait curieux que Sodia ne soit pas dans les parages.
« Elle avait une affaire personnelle à régler. » répondit le chevalier avec un léger froncement de sourcils, signe qu’il était soucieux. « A part ça, comment ça se passe pour Brave Vesperia ? »
L’échange de nouvelles et de banalités fut assez rapide étant donné que leur dernière entrevue datait d’une quinzaine de jours et que rien de très important n’était arrivé durant ce laps de temps. Par contre, Yuri trouvait curieux que Flynn n’ait pas tiqué sur le fait qu’il se soit d’abord intéressé à la rousse… Lui cachait-il quelque chose la concernant ou bien était-ce autre chose ?
« Dis-moi, il y a un truc qui me dérange mais je ne sais pas si je peux t’en parler. » déclara le garçon des rues en repensant à cette nuit à Aurnion.
« Décide-toi vite car je n’ai plus qu’une minute à t’accorder. » le prévint le Commandant en s’arrêtant près d’une armure ornementale.
« Par rapport à Sodia, qui est Sarah ? »
Cette question prenait visiblement le chevalier au dépourvu qui, après avoir vérifié que personne n’était près d’eux, lui fit signe de se rapprocher.
« Comment es-tu au courant ? » demanda Flynn en baissant la voix. « C’est impossible qu’elle t’en ait parlé. »
« Disons qu’à Aurnion, j’ai partagé sa chambre avec elle et qu’elle a marmonné ce prénom dans son sommeil. » répondit Yuri de la même manière, notant que si son meilleur ami n’était manifestement pas ravi d’entendre parler de cette Sarah, il n’avait fait aucune remarque sur le fait qu’il ait dormi dans la même pièce qu’une femme. Bizarre ça…
« Sarah Devon est la sœur aînée de Sodia ainsi que la femme du Baron Devon qui était un proche de Cumore. Pour avoir déjà eu affaire à Lady Devon, je peux t’assurer qu’elle est tout le contraire de sa cadette. »
De bonnes chances donc que cette femme et son mari incarnaient tout ce qu’il détestait chez la noblesse. Pas étonnant que la seule rousse qu’il appréciait fasse des cauchemars…
« Et je présume que la fameuse affaire personnelle est une histoire de famille. » fit le garçon des rues en grinçant des dents, n’ayant pas besoin de plus d’éléments pour savoir que c’était cela qui inquiétait tant Flynn. « Je vais voir si je lui mets la main dessus. »
« Tu n’y es pas obligé. » lui rétorqua son meilleur ami bien qu’il cachait difficilement son soulagement.
« Tu as du travail et moi j’ai fini le mien. En prime, vaut mieux qu’elle se défoule sur moi que sur quelqu’un d’autre. »
Après une légère hésitation, le Commandant lui fit un signe de tête et se rendit à sa réunion tandis que l’épéiste, après avoir remit correctement son déguisement, partit en quête de Sodia.
Il avait d’abord commencé par interroger quelques chevaliers en prétendant qu’il avait une missive urgente pour la jeune femme et leurs témoignages lui avait tous indiqué qu’elle avait quitté le palais il y avait peu. Une fois qu’il eut l’adresse du manoir du Baron Devon, Yuri repassa par le passage secret pour remettre ses vêtements habituels avant de sortir dans le quartier noble et de commencer à chercher le lieu voulu.
Comme toujours, la majorité des habitants de ce quartier le regardait de haut ou bien parlait dans son dos – contrairement à ce que cet homme qui empestait le parfum était en train de raconter à cette femme aux joues trop fardées, il se lavait bien plus souvent que certaines personnes qui masquaient leur odeur corporelle sous un flacon entier d’eau de Cologne – mais il avait mieux à faire que de se soucier d’eux.
Ses yeux cherchaient la demeure des Devon quand il entendit des éclats de voix quelques mètres plus loin. Deux femmes se disputaient puis un grand bruit retentit, comme si l’on avait renversé quelque chose avec un coup de pied. Quelques secondes plus tard, il repéra Sodia qui s’éloignait d’un pas rapide d’un manoir. Vu la manière dont elle serrait ses poings et le regard noir qu’elle avait, cette réunion de famille s’était très mal passée…
Il s’apprêtait à la rejoindre quand un homme d’une quarantaine d’années – à son accoutrement, c’était clairement un noble – la rattrapa et essaya de la calmer… en vain vu que quand il lui toucha le bras, la jeune femme s’écarta d’un pas et le gifla avec force.
« Je ne vous permets pas ! » s’exclama la rousse avec rage. « Jamais je ne donnerai mon accord pour cette mascarade ! »
Puis elle s’en alla, passant à coté de Yuri sans le voir.
L’épéiste hésita un peu sur quoi faire mais en voyant le noble qui envisageait visiblement de rattraper la jeune femme, il le stoppa en lui faisant un croche-pied, faisant tomber celui-ci sur le sol de tout son long avant de faire demi-tour en marchant sur la main de l’individu… puis en accélérant le pas quand il nota que des chevaliers l’avait vu faire et qu’il risquait fort de devoir rendre des comptes à Flynn plus tôt que prévu s’il ne leur faussait pas très vite compagnie.
Après avoir réussi in extremis à se réfugier dans le passage secret, il s’était de nouveau changé pour à nouveau se faire passer pour un chevalier impérial. Il avait caché ses vêtements dans une sacoche et était retourné au palais pour essayer de savoir où avait pu passer Sodia. Il découvrit vite qu’elle n’était pas revenue et, utilisant le prétexte de la missive urgente, il partit à sa recherche dans les rues de la capitale impériale – il eut beaucoup de mal à ne pas rire quand il croisa ceux qui étaient à sa recherche et que ceux-ci étaient venus lui demander s’il n’avait pas vu un individu suspect aux longs cheveux noirs.
Après une bonne demi-heure de recherches, il avait fini par la trouver dans un lieu où il n’aurait jamais pensé la voir : la taverne de la Comète, plus précisément la table du fond qui était celle où se mettaient ceux qui voulaient avoir la paix. Vu la bouteille qu’elle avait en face d’elle, elle ne comptait pas retourner à son poste avant un bon moment…
« Laissez-moi seule. » grommela-t-elle en se versant un verre de ce qui ressemblait fort au cidre un peu trop acide que l’on trouvait ici. « Et puis qu’est-ce que vous faites là au juste ? »
« C’est plutôt moi qui devrais poser cette question. »
En l’entendant, Sodia se mit à le fixer avec de grands yeux avant de lâcher un soupir agacé.
« Qu’est-ce que tu fiches dans cette tenue Lowell ? » demanda-t-elle en se pinçant l’arête du nez.
« Longue histoire. Et toi, que fais-tu ici ? » répliqua-t-il du tac au tac.
« Même chose. »
Elle allait probablement ajouter quelque chose quand deux chevaliers impériaux entrèrent dans la taverne. En les entendant prononcer son nom, Yuri se doutait fortement du pourquoi on le cherchait et s’avéra plutôt heureux de son déguisement… du moins, jusqu’à ce qu’il se souvienne avec qui il était en train de parler.
La lieutenant avait eu l’air très tentée de le dénoncer mais, après avoir demandé ce que l’on pouvait bien lui reprocher cette fois-ci, elle ne vendit pas la mèche et invita les deux chevaliers à aller voir ailleurs car ils la dérangeaient. Elle lui fit ensuite signe de s’asseoir, ce qu’il fit après que les deux chevaliers soient partis tout en ôtant ce casque sous lequel il crevait de chaud.
« Je ne pense pas que mon beau-frère sache que tu es ami avec le Commandant mais s’il l’apprend… » commença Sodia en grimaçant. « Si je pouvais trouver quelque chose pour le discréditer publiquement… »
« Ce type est une telle enflure ? » questionna Yuri, se demandant s’il n’avait pas été trop gentil avec l’individu.
Il y eut un silence avant que la jeune femme ne se rapproche de lui tout en jetant des coups d’œil sur toutes les personnes présentes.
« Il y a un endroit où ce serait possible de parler sans oreilles indiscrètes ? » demanda-t-elle, méfiante.
Bien que l’épéiste avait confiance en ceux des bas-quartiers, il n’était pas impossible que l’un d’eux soit à l’affût d’un ragot quelconque à monnayer – il avait d’ailleurs un doute sur l’ivrogne accoudé au bar et qui semblait plus frais qu’il ne le laissait paraître.
Yuri fit donc signe à Sodia de le suivre dans la chambre qu’il louait toujours à l’étage – il embarqua au passage deux gobelets et la bouteille de cidre. Une fois à l’intérieur, il ferma la porte à clé puis ôta quelques pièces de cette fichue armure avant de s’installer près de la fenêtre.
« Désolé pour le bazar mais j’avais pas prévu de recevoir. » déclara-t-il tandis que la jeune femme s’asseyait sur son lit.
« Ce n’est rien. » dit-elle en attardant un peu son regard sur les épées accrochées au mur. « L’espace est plutôt bien optimisé en tout cas. »
Il posa ce qu’il avait en main sur la table puis remplit les deux gobelets avant d’en tendre un à la jeune femme. Il prit ensuite l’autre avant de s’asseoir à côté d’elle, laissant environ trente centimètres entre eux, et attendit patiemment en buvant une gorgée de cidre…
« Ils veulent que je leur fasse un gosse. »
Yuri faillit recracher ce qu’il avait en bouche en entendant ces mots. Finalement, il aurait peut-être dû aussi s’essuyer les pieds sur ce type…
« C’est quoi cette histoire ? » demanda-t-il après avoir posé son gobelet sur la table, jugeant cela plus prudent. « Une nouvelle mode stupide ? »
« Je dirais plutôt ma sœur qui ne veut pas perdre la face. » répondit Sodia en grognant. « Cela fait plutôt mauvais effet pour elle de ne toujours pas avoir eu d’enfant et comme elle et son mari sont plutôt du genre à ne pas aimer utiliser une domestique aux origines incertaines comme poule pondeuse, c’est moi qui les intéresse. »
Après ces mots, la rousse avala le contenu de son verre d’un trait puis utilisa des mots bien fleuris pour décrire sa sœur et son beau-frère – l’épéiste constata à quel point son vocabulaire était riche dans ce domaine et que, jusqu’ici, il n’en avait entendu qu’une petite fraction, signe qu’elle ne devait probablement pas le détester autant qu’il se l’était imaginé.
« En gros, l’idée était que tu te fasses engrosser par l’autre abruti que j’ai croisé. » grimaça Yuri dont l’opinion sur la noblesse ne s’arrangeait pas. « Très sympathique… T’en a d’autres des comme ça ou bien je peux espérer boire mon verre sans risquer de m’étrangler ? »
Sodia eut un léger rire amusé, signe qu’elle était déjà de meilleure humeur.
« Et tu comptes faire comment pour échapper à la prison cette fois-ci ? » demanda-t-elle avec un sourire en coin avant de le regarder de bas en haut. « Ce déguisement ne va pas marcher longtemps et le Commandant sait où te trouver. »
L’épéiste était effectivement un peu embêté, surtout que Flynn savait très bien quelle était sa couverture donc compliqué de lui échapper sur ce coup…
« En panne d’idées ? » questionna la rousse avec un sourcil haussé.
« Ouais… » admit-il en se grattant l’arrière du crâne. « A part quitter la ville, j’suis un peu coincé. »
« Alors je peux peut-être arranger ça… »
En voyant ce rictus moqueur qu’elle avait sur les lèvres, Yuri sentait d’avance que cette option n’allait pas forcément beaucoup lui plaire…
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Quand il était venu aux oreilles de Flynn que Yuri avait encore dépassé les bornes, il avait soupiré de dépit avant de se mettre lui-même à sa recherche en fouillant ses cachettes habituelles. Au final, à la nuit tombée, il ne l’avait pas trouvé et tout semblait indiquer qu’il avait quitté Zaphias avant de se faire prendre – même si le chevalier n’appréciait pas le baron Devon, il était bien obligé de prendre sa plainte en considération vu le nombre de témoins de la scène et son cher meilleur ami ne pourrait pas échapper éternellement à la justice.
Il se rendait à ses appartements quand il nota de la lumière sous la porte de Sodia… et des ricanements.
Intrigué, Flynn colla discrètement son oreille contre la porte… et reconnut la voix de Yuri qui grognait après la rousse – de ce qu’il comprenait, elle avait réussi à le convaincre de se déguiser en femme pour ne pas se faire prendre et pouvoir discrètement quitter la ville le lendemain.
Le Commandant se pinça l’arête du nez en se disant qu’il allait devoir se lever plus tôt afin d’empêcher son ami d’enfance de se faire la malle. Encore une journée chargée en perspective…
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NB : … et le lendemain, Yuri gagna deux nuits gratuites en cellule, petit-déjeuner compris dans la formule.