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 Disclaimer : Nan, j'ai pas réussi à racheter Tales of Vesperia donc ce n'est pas à moi.

Auteur : Kaleiya

Beta : Eliandre

Résumé : Suite aux fiançailles de Flynn, Yuri a disparu sans laisser de traces. Depuis, une année entière s’est écoulée…

Note : Prise de risque de ma part avec cette fic (ça passe ou ça casse en gros).

 


 

 

Prologue : réminiscences du passé

 

Cette nuit-là à Zaphias, Sodia apporta plusieurs rapports au commandant Flynn Scifo. Tous deux savaient que ces papiers n’avaient rien d’urgent mais aucun n’arrivait à trouver le sommeil.

« Ça fera un an demain » dit la jeune femme d’un ton qu’elle voulait le plus neutre possible.

Un soupir las lui répondit avant d’être suivi par un triste sourire.

« Oui » fut le seul mot qui franchit ses lèvres.

La rousse regarda son supérieur, l’inquiétude marquée sur son visage. Elle savait pertinemment à quoi il pouvait penser mais elle n’en ferait nulle mention devant lui.

Le blond leva ses yeux éteints vers elle,  apercevant ainsi cette lueur lui indiquant qu’elle comprenait. Il tourna ensuite sa tête vers la fenêtre de son bureau au travers de laquelle passaient les rayons de la pleine Lune.

 

-Flashback-

 

« Tu sais que les portes existent n’est-ce pas ? »

Il n’avait pas besoin de lever le nez pour savoir qui était entré par là. Il n’y avait qu’une personne en ce bas monde pour préférer jouer les acrobates plutôt que de faire comme tout le monde quand il s’agissait de lui rendre visite.

« Vraiment ? Tu m’apprends quelque chose. » répondit une voix grave avec ironie.

L’intrus sauta du rebord de la fenêtre pour atterrir avec souplesse sur le sol du bureau. Il l’entendit marcher jusqu’à lui puis se stopper, l’observant très certainement en train de rédiger un courrier. Il vit ensuite passer une main dans son champ de vision qui attrapa une lettre qu’il avait reçue le matin même.

« Qu’est ce que c’est que ça ? Encore une demande en mariage ? »

Flynn soupira de dépit et reposa sa plume afin de porter son regard sur le jeune homme aux longs cheveux noirs qui, d’un air curieux, lisait attentivement la lettre qu’il venait de dérober.

« Une fille de noble, comme toujours » constata le brun avec une légère grimace avant de s’éloigner vers une petite table sur laquelle était posée une coupe en verre contenant divers chocolats.

« C’est à chaque fois la même chose. C’est à croire qu’ils ont tous le même secrétaire. » déclara-t-il avant de piocher un chocolat au hasard.

Cette réplique de son meilleur ami le fit rire. Certes, ce dernier avait toujours le don de venir quand il était occupé mais à chaque fois, c’était une véritable bouffée d’air frais que de le voir attendre avec plus ou moins de patience qu’il soit disponible. C’était d’ailleurs comme cela que celui-ci avait su pour les nombreuses demandes en mariages qu’il recevait.

«  Tu sais Yuri, si tu continues à te servir comme tu le fais, tu vas grossir » fit-il remarquer sur un ton moqueur.

Il s’aperçut rapidement que sa petite moquerie avait fait mouche, le brun ayant marqué une courte pause dans sa « dégustation » de chocolats avant d’hausser les épaules et de faire comme s’il n’avait rien entendu. Il continua de l’observer en train de vider petit à petit la coupe de son contenu, laissant son regard dériver sur cette silhouette dont le côté androgyne était renforcé par ces longs cheveux corbeau qui tombaient librement sur les épaules et le dos de leur propriétaire.

« Tu ne veux toujours pas les couper ? » demanda-t-il, attirant l’attention de son ami sur lui.

« Je les aime bien comme ça et Estelle m’en voudrait si je le faisais » répondit-il en jouant innocemment avec une mèche sombre.

Oui, Lady Estellise aimait beaucoup la chevelure de Yuri et il avait pu le constater de ses propres yeux le jour où il l’avait vue en train de les coiffer avec un soin méticuleux alors que son ami somnolait sur le lit de la jeune femme, n’ayant pas vraiment l’air de s’en plaindre. S’il n’était pas au courant que l’empereur Ioder permettait officieusement au brun de dormir dans cette pièce, il l’aurait traîné en dehors par les pieds et ce sans le moindre remord.

« Tu as fini ta paperasse ? » questionna l’intrus en prenant la coupe de verre.

« J’ai juste un courrier à terminer et après je suis disponible pour un petit combat » répondit-il avec un sourire, pensant déjà au plaisir qu’il aurait à sortir de cette pièce pour croiser le fer avec un adversaire à sa hauteur.

Celui-ci hocha la tête pour signifier qu’il avait compris puis il alla s’asseoir sur la chaise face au bureau, reprenant sa « dégustation » chocolatée là où il l’avait stoppée tout en observant le blond achever l’écriture de sa lettre.

« C’est si important que ça ? » l’entendit-il demander avant de prendre une nouvelle friandise en bouche.

« Un accident qui a eu lieu hier dans le quartier noble. » répondit-il en poursuivant sa rédaction.

« C’était grave à ce point ? »

Il hocha la tête à l’affirmative, repensant aux cris désespérés de cette femme qui venait d’apprendre que sa fille était morte, la nuque brisée après que sa monture se soit affolée et qu’elle ait fait une chute mortelle. Peu importe que l’on soit noble ou non, il était toujours terrible pour un parent de perdre son enfant. Il savait bien que cette lettre de condoléances n’apaiserait pas les souffrances de ce couple mais le hasard avait voulu que cette jeune femme soit aussi l’une de ses prétendantes. Il tenait à leur montrer qu’il n’était en aucun cas indifférent à ce tragique événement en allant lui-même leur porter ce message.

« Flynn ? »

Il sortit de ses pensées à l’entente de son prénom et leva la tête vers Yuri, ce dernier ayant une lueur inquiète au fond du regard.

« Oui ? »

« Tu as fini n’est-ce pas ? » lui demanda le brun avec une pointe d’inquiétude qui le surpris.

C’est à cet instant qu’il réalisa que la coupe de verre était vide et que, très certainement, il avait dû s’arrêter d’écrire en se remémorant l’événement dramatique de la veille. Il relut rapidement sa lettre avant de la signer puis de la cacheter. Il se leva ensuite de son bureau, imité par son ami.

« Désolé. Je me disais à quel point ça pouvait être difficile pour un parent de devoir enterrer son enfant. » s’expliqua-t-il.

Un « Ah… » s’échappa de la bouche de Yuri, lui signifiant qu’il avait probablement fait le lien, et une drôle de lueur apparut fugitivement dans son regard. Flynn ne sut jamais qu’elle en était la cause car son ami l’avait immédiatement traîné dehors pour leur duel.

 

--Fin Flashback—

 

C’était il y a un an et deux mois que cela s’était passé. Il avait de nouveau aperçu cette lueur les dernières fois où il le vit mais jamais il n’eut la possibilité de l’interroger à ce sujet par manque de temps. Il espérait pouvoir le prendre à part le lendemain de l’annonce de ses fiançailles mais cela lui fut impossible car le brun avait quitté la capitale sans en parler à lui ou à ses amis et personne ne l’avait revu depuis.

Il l’avait d’abord cherché seul puis avec Courage de Vesperia mais tout ce qu’ils avaient pu découvrir, c’était que Yuri était passé par le Bastion de Deidon et qu’il était seul. Même Repede n’était pas parvenu à retrouver la piste de son maître, celle-ci s’étant ténue à cause de l’odeur plus forte des monstres des plaines. Flynn aurait souhaité poursuivre les recherches plus longtemps mais le Conseil lui rappela qu’il avait des devoirs en que Commandant et il laissa le soin à Karol et aux autres de s’en occuper à sa place. Plusieurs rumeurs commencèrent à courir sur la possible mort du brun et que son corps avait probablement été dévoré par les monstres.

Mais un jour, ils stoppèrent toute recherche suite à une information de Raven…

 

-- Flashback : huit mois plus tôt --

 

« Tu es vraiment certain de la fiabilité de cette information ? » demanda le blond en faisant attention à ne pas élever la voix.

Il était aux alentours de deux heures du matin quand l’ex-capitaine Schwann était venu frapper à la porte de sa chambre, l’air grave et avec une lettre en main. Il l’avait laissé s’installer dans un fauteuil puis l’avait écouté. Il lui raconta qu’il avait croisé Duke à Dangrest et que ce dernier lui avait remis cette enveloppe en lui disant simplement « Yuri Lowell est vivant ». Le vieil homme eut beau le questionner mais jamais il ne parvint à obtenir plus.

« Je le vois mal plaisanter sur ce genre de choses tu sais. A tous les coups, ils ont dû se croiser et Yuri en a profité pour lui remettre ceci au passage. » répondit-il en agitant ce qu’il avait en main.

Le jeune Commandant prit la lettre décachetée que lui tendait son aîné et la lut :

« A tous mes amis, sachez que je suis vivant. .

Ma décision de quitter Zaphias était mûrement réfléchie mais un imprévu a fait que je n’ai pas pu rejoindre ma destination d’origine et qu’il m’était difficile de vous en informer.

Je vous demande de ne plus me chercher. Quand je serai prêt, je reviendrai.

Yuri

PS : Prenez soin de Repede pour moi en attendant mon retour. »

 

Il la relut une nouvelle fois avec plus d’attention avant de la poser sur son secrétaire. C’était bien son écriture, le doute n’était plus permis. Cependant, quelques petits détails le chiffonnaient. Il se tourna de nouveau vers Raven quand il l’entendit émettre un léger rire.

« Toi aussi tu as remarqué n’est-ce-pas ? » lui demanda-t-il avec un sourire narquois.

« Oui. Ce point noir à coté de la première phrase… Il comptait la poursuivre mais il ne l’a pas fait. » répondit-il en jetant à nouveau un regard vers la lettre. « La deuxième phrase ne lui ressemble pas vraiment. C’est comme si elle lui avait été dictée. Quand au reste… »

C’était à n’y rien comprendre. Que voulait-il dire par « quand je serai prêt » ? Qu’est ce que pouvait bien cacher ces mots qui amenaient plus de questions que de réponses ? Et pourquoi commencer cette lettre par « A tous mes amis » ?

« Quelque chose clochait avec lui depuis un moment. » finit par dire le brun, brisant ainsi le silence qui venait de s’installer. « Le truc était pas facile à voir mais c’est quasi certain qu’il devait se faire du mal avec ça. Tu as une idée à ce sujet ? »

Flynn hocha négativement la tête, repensant à cette fugitive lueur dans le regard de son ami qu’il avait aperçue à quelques reprises sans en saisir la signification.

« Ahh… Si seulement j’avais réussi à soutirer des informations à Duke… » se lamenta le plus âgé.

Oui… Si seulement…

 

-- Fin Flashback --

 

Suite à cette conversation, il avait décidé de repousser le jour de ses noces, et ce au grand dam du Conseil, afin de pouvoir se concentrer sur son travail et dans l’espoir que Yuri serait de retour avant qu’il ne soit marié. Mais le temps défilait et au bout de ces huit mois, il n’eut aucune nouvelle de son ami, faisant naître en lui un sentiment de désespoir de le revoir un jour. De plus, son mariage aurait lieu dans moins d’un mois, ayant jugé qu’il avait assez fait attendre sa fiancée comme cela. Elle s’était montrée très patiente avec lui, lui donnant le sentiment qu’il n’avait pas mérité cette immense faveur qu’elle lui avait accordée.

Un raclement de gorge le ramena à la réalité, lui faisant ainsi remarquer la présence du sergent Colin Vectis, un jeune homme de vingt-sept ans originaire d’une famille de tailleurs qu’il avait promu deux ans plus tôt. Vu l’heure tardive et le fait que celui-ci n’était pas en service avant l’aube, il n’avait pas complètement revêtu sa tenue de chevalier, ce qui laissait apparaître ses cheveux auburn mal coiffés qui lui tombait en partie devant ses yeux marrons.

« Excusez-moi Commandant mais quelqu’un souhaiterait voir Sodi devant le… Heu… votre second devant l’entrée du palais. » se rattrapa-t-il avant de se gratter l’arrière du crâne, un rire nerveux s’échappant de sa bouche en voyant le regard noir que lui lançait la jeune femme.

Un léger sourire apparut sur les lèvres de Flynn, toujours amusé par la touchante maladresse dont pouvait faire preuve le jeune homme quand il s’agissait de sa fiancée. Il connaissait suffisamment cette dernière pour savoir qu’elle ne lui tiendrait pas rigueur d’avoir utilisé son surnom vu qu’ils étaient seuls et surtout à cause du fait que leurs devoirs respectifs en tant que chevaliers ne leur permettait guère d’être disponibles tous deux au même moment. De plus, ils étaient fiancés depuis dix-huit mois et ils n’avaient à aucun moment fixé de date pour leurs noces, Colin estimant qu’il n’avait pas assez d’argent et de temps pour organiser le tout.

Sodia frappa gentiment son compagnon à l’épaule avant de demander au Commandant si elle pouvait se retirer, ce que ce dernier lui accorda sans aucun problème. Elle sortit du bureau suivi par le jeune sergent.

« Il n’a pas l’air de vouloir abandonner » fit remarquer ce dernier une fois qu’ils furent suffisamment éloignés. « Je me doute bien que c’est difficile pour lui mais plus le temps passe et plus je trouve qu’il a l’air dépressif quand il est seul comme ça. »

« Tant qu’il a quelque chose pour s’occuper l’esprit, il reste concentré dessus jusqu’au bout mais après… » dit la jeune femme, l’inquiétude étant très perceptible dans le son de sa voix. « Des fois, je me dis qu’il a perdu une partie de lui-même ce jour-là. »

Un silence s’installa entre eux. La rousse eut un léger sursaut en sentant quelque chose lui frôler la main gauche, réalisant par la suite que c’était en fait celle de son fiancé lorsqu’il lui prit la sienne avec délicatesse, une attention qu’elle appréciait beaucoup.

Quand elle repensait à leur rencontre, elle se disait que si Lowell n’était pas intervenu, elle n’aurait peut-être jamais remarqué Colin.

 

-- Flashback --

 

Il s’était écoulé presque une année depuis la destruction de l’Adephagos. Ce jour-là, le Commandant avait lourdement insisté pour qu’elle prenne deux jours de repos en insistant sur le fait qu’elle en avait bien plus besoin que lui avec tout le travail qu’elle avait fourni. Cependant, si Sodia s’était plongée à corps perdu dans ses fonctions plus qu’auparavant, ce n’était pas seulement parce qu’elle voulait prouver sa valeur en tant que femme à ce poste.

Lors des moments calmes, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce qu’il s’était passé à Zaude et à la peur constante qui l’envahissait à l’idée que cela se sache. Cet événement puis la conversation qu’elle eut avec Yuri Lowell par la suite la poussa à se remettre en question et elle comprit au bout d’un moment que pour son propre bien, elle ferait mieux de renoncer à Flynn. Elle s’interrogea ensuite sur la réelle nature de ses sentiments pour lui, réalisant qu’elle ressentait essentiellement de l’admiration pour lui.

Il lui fut ainsi étrange de revêtir à nouveau une tenue civile, elle qui s’était habituée depuis longtemps à ne porter que la tenue des chevaliers impériaux. Elle avait donc ressorti sa vieille robe – de couleur bleu pâle avec des manches longues ainsi qu’un col blanc en dentelle – qu’elle n’avait pas mise depuis si longtemps et qui, elle fut forcée de l’admettre, était passée de mode. Bien que Sodia n’aimait pas beaucoup porter des habits féminins, ce vêtement constituait une exception à la règle car il faisait partie des deux seuls souvenirs qu’il lui restait de sa défunte mère. Le second était un pendentif camée en agate qui représentait – de ce qu’elle sut de sa grand-mère – sa trisaïeule et qui fut offert à cette dernière comme cadeau de noces. La rousse prit ensuite une simple paire de ballerines noires dans le placard de sa chambre et les enfila avant de se diriger vers la sortie des domestiques du palais impérial et ainsi rejoindre les rues de la capitale.

Au fur et à mesure qu’elle marchait, elle se sentait nerveuse, ayant comme l’impression d’être nue sans son armure et que tout le monde la regardait. Elle fut sur le point de faire demi-tour quand un pan de sa robe s’accrocha quelque part et lui fit perdre l’équilibre. Alors qu’elle s’attendait à rencontrer un sol dur et froid, elle se heurta à un torse masculin et sentit deux bras l’enlacer et ce, à sa plus grande surprise. Celle-ci ne fit que s’agrandir quand, en levant la tête pour savoir qui l’avait aidée, elle croisa le regard étonné de Yuri Lowell.

« Alors ça… » dit-il en la reconnaissant.

Elle rougit de honte avant de s’écarter de lui, faisant tout pour ne pas croiser son regard. Sur les centaines de personnes qui vivaient à Zaphias, il a fallu qu’elle tombe sur celui qu’elle avait failli tuer. Ce n’était pas son jour semblait-il.

C’est en jetant un œil derrière elle qu’elle réalisa que sa robe s’était déchirée lors de cet accrochage.

« Oh non… » murmura-t-elle avec tristesse. Elle se sentit coupable pour avoir abîmé ce vêtement, bien que cela n’était qu’un pur accident. Elle était bonne pour rentrer au palais à présent mais avec une déchirure aussi visible…

Elle sentit une main lui attraper le poignet et la pousser à se remettre debout. Elle tourna la tête vers le brun qui lui fit signe de le suivre. Sans vraiment savoir pourquoi, elle accepta et ils arrivèrent ainsi devant la boutique d’un tailleur.

« Entre en premier. » crut-elle entendre à son plus grand étonnement. En temps normal, elle se serait offusquée qu’on lui parle avec autant de familiarité mais elle savait que cela ne servait à rien avec lui.

Une fois dans la boutique, son attention fut attirée par un uniforme des chevaliers impériaux qui était placé sur un mannequin et dont la couleur était celle correspondant à la brigade de Schwann. On pouvait distinctement voir qu’il y avait un trou sur le côté gauche qui laissait penser que le vêtement avait été percé.

Elle vit arriver un jeune homme un peu plus grand qu’elle, des cheveux auburn qui lui tombaient en partie sur ses yeux marron, une peau légèrement bronzée, et portant une chemise en lin blanc mal boutonnée ainsi qu’un pantalon kaki.

« Bonj… Qu’est ce que tu viens foutre ici toi ? » demanda ce dernier en voyant Yuri.

« Rien. J’me disais que je pourrais aller boire un verre avec une des tes charmantes sœurs mon cher Cole. » plaisanta le brun, un sourire moqueur sur les lèvres.

« C’est cela oui… Pose tes sales pattes sur l’une d’elles et je t’arrache ce que tu as entre les… »

Il ne termina pas sa phrase, ayant remarqué sa présence. Il la regarda un instant, l’air très étonné et la bouche à moitié ouverte avant de se reprendre et de se cogner la tête à une étagère derrière lui, la perturbant quelque peu. Elle reporta son attention sur Lowell quand elle l’entendit émettre un léger rire.

« Je vous présente l’officier Colin Vectis, fils aîné d’une famille de tailleurs et chevalier le plus maladroit de tout l’empire. » dit-il pendant que le fameux Colin se frottait l’arrière du crâne.

Sodia comprit à présent la présence de l’uniforme sur ce mannequin. C’était très certainement le sien et, visiblement, il devait s’apprêter à le raccommoder. Mais pourquoi ne pas simplement en demander un nouveau au lieu de venir ici pour le réparer ?

« T’es vraiment une plaie Lowell tu sais. » fit le jeune officier en jetant un regard noir au membre de Courage de Vesperia.

« Mais moi aussi je t’aime Cole ! » répliqua avec ironie Yuri, s’attirant encore plus les foudres de son interlocuteur.

Lorsque ce dernier pointa du doigt celui aux cheveux longs pour ensuite répliquer verbalement, elle remarqua qu’il avait de légères coupures sur sa main droite, certaines étant plus récentes que d’autres.

Elle revint à la réalité en entendant le brun la qualifier de « rousse autoritaire aussi aimable qu’un chien de garde », ne pouvant se retenir de lui écraser le pied aussi violemment que cela lui était possible. Elle réprima de justesse un sourire victorieux face à la grimace de douleur qu’il faisait.

« Un problème Lowell ? » lui fit-elle, la tête levée vers lui. En temps normal, elle l’aurait menacé de l’envoyer en prison pour outrage à un chevalier mais n’étant pas en service, elle avait cédé à l’impulsion du moment. Cependant, sa mémoire lui rappela la dernière fois qu’elle avait obéie à ce genre d’impulsion et elle ôta son pied de la botte du brun.

C’est juste après cela qu’elle vit Colin sauter par-dessus le comptoir pour s’agenouiller à ses pieds, prenant en main la partie déchirée de sa robe. Il l’examina en détail tandis qu’elle sentait une légère chaleur au niveau de ses joues.

« Pas très joli ça. » fit-il en observant plus en détail le tissu. « Ce serait facilement réparable si la déchirure n’était pas ainsi. En plus, ça se voit  que ce vêtement a été beaucoup porté mais le style ne correspond plus vraiment à ce qui se fait à présent. » Il se releva et observa à nouveau l’habit. « Je doute que ce soit possible de la raccommoder sans que cela passe inaperçu. L’idéal serait de la remettre au goût du jour… »

 Lorsque leurs regards se croisèrent, elle vit une légère teinte rouge apparaître sur les joues du jeune homme avant qu’il ne détourne les yeux.

« Ma sœur Hélène fait à peu près votre taille donc, si vous le désirez, je peux vous prêter des vêtements à elle le temps que l’on s’occupe de votre robe. » proposa-t-il, se grattant nerveusement l’arrière du crâne.

« C’est très gentil à vous mais je n’ai d’argent sur… » commença-t-elle, un peu gênée par cette proposition.

« Ça ira ! Je négocierai auprès de mon père pour que vous régliez plus tard, ce n’est pas un problème. » répliqua-t-il avant de lâcher un petit rire nerveux.

Elle réfléchit un instant puis elle accepta, faisant apparaître un sourire radieux sur le visage de Colin. Ce dernier fit un pas en arrière et, accidentellement, renversa un bocal contenant divers boutons avant de glisser dessus et de se retrouver fesses contre terre.

« Toujours aussi doué semble-t-il mo… » commença Lowell avant de s’interrompre.

Cela faisait un moment que ça ne lui était pas arrivé, peut-être depuis son entrée chez les chevaliers, mais Sodia ne comprit pas vraiment sur le coup comment elle en était venue à éclater de rire. Ça avait été plus fort qu’elle et elle savait qu’elle aurait du se retenir pour éviter de blesser l’ego du jeune officier.

C’est après avoir réussi à se reprendre, qu’elle croisa le regard marron de ce dernier qui était fixé sur elle, comme subjugué par ce qu’il avait en face de lui.

« Je n’ai jamais rien entendu d’aussi beau… » lâcha-t-il inconsciemment avant de réaliser ce qu’il venait de dire, le rouge envahissant son visage.

Elle n’était très certainement pas mieux que lui à cet instant, cette petite phrase lui ayant fait plus d’effet qu’elle ne l’aurait cru au premier abord. Elle vit Colin se lever avec précipitation pour disparaître dans l’arrière-boutique tandis qu’un léger ricanement s’échappait des lèvres du brun qui, quand elle tourna la tête vers lui, semblait très satisfait.

 

-- fin flashback --

 

Quand ils quittèrent la boutique, Lowell était, à sa grande surprise, resté un moment avec elle. Il lui avait confié que Flynn s’inquiétait pour elle, la trouvant parfois absente à certains moments et que c’était la raison pour laquelle il l’avait poussée à prendre des congés. Il la laissa ensuite rentrer seule au palais, lui disant en partant qu’il irait ennuyer son ami une autre fois.

Elle avait revu plusieurs fois Colin par la suite mais en tant que chevalier impérial et non simple civile. Au départ, leurs rencontres ne duraient pas plus de cinq minutes, se composant essentiellement de discussions polies, puis elles s’allongèrent de plus en plus et elle s’était même surprise à lui demander de lui écrire avant qu’il ne parte pour une mission de six mois à Hyponia. Pendant cette période, elle avait pris pour habitude de lire ses lettres dans sa chambre jusqu’à les connaître par cœur. C’est à son retour qu’il se déclara à elle dans les jardins du palais et qu’ils échangèrent leur premier baiser. Elle avait ensuite rencontré ses sœurs, qui n’ont pas caché leur joie de faire enfin sa connaissance, et elle l’avait présenté à son père. Leur deux familles ont ensuite été réunies le temps d’un grand repas au cours duquel il lui demanda sa main et qu’elle lui répondit à l’affirmative, provoquant plusieurs cris de joie dans l’assemblée ainsi que des applaudissements. Elle en gardait un excellent souvenir.

« Au fait Colin, » se rappela-t-elle en revenant à la réalité, « qui veut me voir ? »

Elle vit le nez de son fiancé se froncer à sa question, lui indiquant que quelque chose clochait.

« Une femme ça j’en suis sûr » lui répondit-il. « Elle ne s’est absolument pas présentée et impossible de voir à quoi elle ressemble avec sa cape noire. Ce qui me titille, c’est que la cape ressemble à celle des mages d’Aspio de par son style mais j’ignorais que certains en portaient de cette couleur. »

« Une cape noire… » répéta-t-elle, ces mots lui évoquant vaguement une conversation qu’elle avait eue avec Witcher et Mordio.

 

-- flashback --

 

« Mordio ! Si tu avais gardée ta cape de mage, tu n’aurais pas froid ! » fit le petit mage à la brune.

« Elle n’est pas pratique pour voyager. » répliqua Rita, les yeux fixés sur les formules complexes qu’elle était en train d’écrire au tableau. « En prime, elle est rapidement sale et j’ai mieux à faire que de la laver sans arrêt pour qu’elle reste blanche. »

« Pourquoi ne pas prendre une cape d’une autre couleur ? » demanda Sodia en posant une boîte remplie d’instruments de mesure divers et variés.

Les deux mages se tournèrent vers elle avant de se regarder mutuellement, semblant interroger l’autre sur la nécessité de répondre.

« Eh bien… » commença Witcher. « Ces capes blanches nous permet de nous désigner en tant que mages d’Aspio. Si elles avaient une autre couleur, cela ne signifierait plus la même chose dans notre communauté. »

« Ce qu’il veut dire, » poursuivit Mordio « c’est que certaines couleurs désignent des mages un peu à part des autres. Par exemple, une cape rouge ou orange désigne ceux qui sont encore en apprentissage et une bleue ceux qui n’exercent plus. »

« Et il y a aussi les noires… »

« Les noires ? » demanda la femme chevalier. « Qu’ont-elles de particulier ? »

Un silence lourd de quelques secondes se fit. Ce fut Rita qui le brisa.

« Dans la dernière décennie, seuls trois mages ont reçu ces capes. Deux ont été exécutés par l’Empire et la troisième est supposée morte, ayant abandonné son Bodhi blastia en partant d’Aspio. »

« Les capes noires désignent les mages qui ont été exclus d’Aspio pour avoir commis des crimes graves. Ce sont des détails rarement connus en dehors de notre communauté. » ajouta le mage à lunettes.

« C’est très rare que l’on fasse cela. » reprit Mordio. « Quand on considère que leurs actes peuvent fortement remettre en question notre place au sein de l’Empire, ils sont exclus à jamais et se voit dépossédés de pratiquement tous leurs biens avant de recevoir la cape noire. »

« Kissa est la seule à avoir réussi à repartir avec ses recherches. » fit remarquer Witcher.

« Ce qui me fait continuer à penser que le Professeur Gladio avait raison en affirmant qu’elle était vivante à l’époque. Et puis… »

A partir de cet instant, Sodia décrocha de la conversation, le nom de Gladio lui étant vaguement familier. Elle finit par laisser les deux mages seuls, ceux-ci n’ayant plus vraiment besoin de son aide.

 

-- fin flashback --

 

Ce n’est que bien plus tard qu’elle se rappela où elle avait vu le nom de Gladio, lorsqu’elle avait dû apporter un rapport au capitaine Leblanc et qu’elle passa à côté d’une stèle sur laquelle était gravée les noms de femmes s’étant faites passer pour des hommes à l’époque où elles n’avaient aucun droit d’entrer dans l’armée impériale et qui, pour ce qui était un crime grave à l’époque, furent exécutées. Le dernier nom qui y figurait était celui de Sarah Gladio, mise à mort à l’âge de 17 ans alors qu’elle avait sauvé tous les membres de son équipe par sa bravoure. Cet événement avait pas mal secoué l’Empire, provoquant par la suite l’annulation de cette loi. Tout cela s’était produit il y a presque une vingtaine d’années.

Ils étaient presque arrivés aux portes du palais quand elle revint à la réalité. Ils traversèrent celles-ci, saluant les officiers chargés de garder cet endroit, et s’avancèrent jusqu’au portail derrière lequel se trouvait une personne dissimulée sous une cape sombre qui caressait la tête d’un chien que Sodia reconnut aussitôt.

« Repede ? » dit-elle, surprise de voir l’animal avoir cette attitude avec cette mystérieuse femme.

Le fidèle compagnon de Yuri dressa les oreilles en entendant prononcer son nom mais n’eut pas d’autre réaction, ne se sentant visiblement pas menacé. Un léger rire se fit entendre et la femme cessa de le toucher.

« Brave bête. » dit-elle avant de se tourner vers les deux chevaliers. « Vous êtes le second du Commandant Scifo ? »

« Déclinez d’abord votre identité ! » répliqua fermement la rousse.

Repede émit un léger grognement à cette réponse.

« Vous n’avez aucun besoin de savoir qui je suis pour le moment. »

A cette réponse, Sodia se rapprocha de la femme, faisant signe à Colin de faire de même, jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment proches pour ne pas être entendues des gardes et en vu de ceux-ci en cas de problème.

« Votre nom est Kissa et vous étiez un mage d’Aspio. Est-ce exact ? » tenta la femme chevalier en se basant sur le peu qu’elle savait.

Le silence se fit durant quelques secondes avant que la femme en noir ne baisse sa capuche, dévoilant des cheveux châtains mi-long attachés en queue de cheval et accompagnés de deux mèches vertes encadrant le visage pâle et les yeux de même couleur que celles-ci.

« C’est Mordio qui vous l’a dit ? » demanda-t-elle, les sourcils légèrement froncés. « Ce serait bien son genre… »

Elle réfléchit quelques instants puis reprit la parole, semblant plus à l’aise.

« C’est peut-être mieux ainsi après tout. Chiara Kissa, anciennement mage travaillant sur les monstres à Aspio et reconvertie dans un nouveau domaine depuis bientôt quatre ans grâce indirectement à cette chère Mordio. » déclara-t-elle avec un sourire un peu moqueur sur la fin. « J’ai fais ce trajet car j’ai deux requêtes à vous exposer. »

Sodia et Colin échangèrent un regard, faisant comprendre à l’autre de rester sur ses gardes.

« Je vous écoute. » fit la rousse en fixant ses yeux sur ceux de Chiara.

« Bien. » dit cette dernière, satisfaite. « D’abord, j’aimerai que, le moment venu, vous m’accompagniez quelque part tous les deux. »

Les deux chevaliers ne cachèrent pas leur surprise face à cette demande.

« Ce n’est pas à nous de décider de ce genre de choses. » fit remarquer le jeune sergent.

« D’où ma seconde requête. » répliqua celle en noir avec un sourire en coin. « Dites au Commandant Scifo que je souhaite le voir seul à l’auberge située au quartier inférieur et plus particulièrement dans la chambre anciennement occupée par Yuri Lowell. »

 

 


NB : Très mystérieux tout cela non ? Sachez que, comme vous avez pu le constater, je ne déteste pas Sodia, faisant que contrairement à ce que j’ai pu lire dans d’autres fanfics, j’ai souhaité lui donner une seconde chance par rapport à ses actes passés.

 

Auteur vs Persos :

Orieul : T’as ressorti ton bouquin sur les contes et légendes d’Europe ?

Kaleiya : Ouais… Nouvelle idée de fic et faut que je retrouve le titre des légendes en rapport avec l’eau.

Orieul : … J’ai portant le souvenir que tu détestes l’eau toi…

Kaleiya : Et dis-toi que je vais avoir le nez dedans pendant un moment…

Orieul : D’accord…

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Kaleiya Hitsumei

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