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Fluri Month 2016 : May 25 – 26 Daylily: “Flirtation”

Beta : Eliandre

UA : Miraculous

 


 

En se levant ce matin-là, Yuri grogna, ayant rêvé que son partenaire pour combattre le crime lui avait fait une cour interminable sur la terrasse et qu’il l’avait littéralement inondé de cadeaux – il se souvenait encore parfaitement des nombreux baisemains qu’il avait reçus dans son songe, un écho à ceux auquel il avait eu droit pendant quelques combats contre des akumas. Le pire fut quand une certaine phrase lui revint en mémoire et le fit rougir jusqu’aux oreilles… avant qu’il ne plonge sa tête dans son oreiller pour crier.

—Quinze minutes d’avance sur ton réveil ? C’est exceptionnel ! fit remarquer Tikki en le rejoignant sur la mezzanine où était son lit. Tu as fait un cauchemar ?

—En quelque sorte… dit-il en sortant la tête de son oreiller pour regarder son kwami. J’ai rêvé que Chat Noir me draguait et qu’il m’offrait sans arrêt des cadeaux.

—C’est plutôt mignon je trouve et puis c’est tout à fait ce qu’il serait capable de faire.

—Le pire, c’est qu’à un moment, il m’a sorti des phrases si mielleuses que j’en ai encore le goût sur la langue…

C’était à croire que son coéquipier sortait tout droit d’un de ces romans à l’eau de rose dégoulinant de sentiments. Il ne manquait plus qu’une sérénade au clair de lune ou une croisière en péniche sur la Seine et il aurait eu la totale. Cependant, ce qui le gênait le plus, c’était la manière dont il l’avait regardé, comme s’il était l’être le plus merveilleux au monde, et qu’il lui avait déclaré son amour… C’était hautement perturbant, surtout quand il se posait des questions sur ce qu’il ressentait exactement pour cet individu dont il ne connaissait pas grand-chose excepté sa morphologie très… attrayante.

—Tu es tout rouge, fit Tikki, le sortant brusquement de ses pensées. Ton songe n’était pas si horrible que cela visiblement.

—J’aimerais surtout ne pas avoir fait ce rêve, grogna Yuri en sortant de son lit. Comment on fait quand on pense aimer deux personnes à la fois ?

—Malheureusement, j’ai peur que tu ne doives faire un choix, aussi pénible soit-il.

Après s’être douché puis habillé, il alla prendre son petit-déjeuner, surprenant Raven qui n’avait pas l’habitude de le voir aussi tôt sorti du lit. Il mangea rapidement et s’en alla au lycée avec vingt bonnes minutes d’avance par rapport à l’heure où il partait habituellement. Sur son court trajet, il se repassa en boucle certains passages de son rêve, peu attentif à son environnement… et ce fut à cet instant que les lacets de sa basket gauche choisirent de se défaire, faisant qu’il marcha accidentellement dessus alors qu’il était au pied des marches.

Son esprit serait douloureusement revenu sur terre s’il était tombé sur les marches de pierre et non sur quelqu’un qui avait amorti sa chute.

—Désolé, fit Yuri en s’écartant du torse contre lequel il était, constant avec gêne que c’était Flynn sur qui il était à présent allongé. Je t’ai pas fait mal au moins ?

—Ce n’est rien, déclara son camarade avec le sourire. Tu as de la chance que j’étais assis là.

Pour le coup, il fut incapable de répondre, captivé par ce regard azur, cette belle mâchoire, ces cheveux d’or… avant de réaliser qu’il était actuellement en partie allongé sur son camarade de classe et que celui-ci avait une main sur son bras et une autre au niveau de sa taille. Extrêmement embarrassé, il bredouilla des excuses et se releva brusquement.

Il se serait probablement rendu directement en classe si Flynn ne l’avait pas retenu par le poignet.

—Le professeur de mathématiques est absent ce matin, déclara celui-ci en lui faisant signe de s’asseoir avec lui. J’ai prévenu Chester et Natalia pour leur dire qu’ils n’avaient pas besoin de venir car on commence à neuf heures.

—Il aurait pu prévenir qu’on dorme une heure de plus, grommela Yuri en s’asseyant sur les marches. Il est au courant le vieux Lester qu’il a nos numéros de téléphone à tous ?

—Sa femme a prévenu le proviseur il y a cinq minutes. De ce que j’ai compris, il est malade.

—T’étais chez le proviseur ? Toi ? Qu’as-tu bien pu faire pour être convoqué si tôt ?

—Je l’ai juste croisé quand j’étais allé prévenir que je serais absent demain après-midi.

Ceci expliquait cela. Et pour que Flynn doive prévenir d’une absence, c’était que cela devait probablement être important mais ça, il n’allait pas chercher à le savoir car ce n’était pas vraiment ses affaires.

—Une heure à tuer du coup, réalisa Yuri avant de lâcher un bâillement. J’aurais bien pioncé plus longtemps…

—Avec tous les retards que vous avez accumulés parce que vous dormiez monsieur Lowell, j’en suis à me demander ce que vous pouvez bien faire de vos nuits pour manquer autant de sommeil.

Le jeune homme grinça des dents en entendant cette voix qu’il connaissait un peu trop bien à son goût et il se retourna, nullement surpris de voir le proviseur Dinoai qui le toisait d’un œil sévère. A côté de lui, il y avait une fille aux longs cheveux châtain clair avec une longue mèche du côté droit et aux yeux bleus que Yuri ne connaissait pas.

—Bonjour monsieur le proviseur, dit le jeune homme en se levant, grimaçant à l’idée de ce qui allait lui tomber dessus. Belle journée n’est-ce pas ?

—Elle le sera réellement si vous parvenez enfin à arriver à l’heure en classe, répliqua le proviseur avant de se tourner vers Flynn qui s’était levé à son tour. Comme monsieur Lester ne viendra pas assurer son cours aujourd’hui, mademoiselle Grants ici présente est elle aussi venue pour rien donc je compte sur vous messieurs pour lui montrer où votre classe en est dans le programme scolaire.

Une nouvelle élève en milieu d’année ? Curieux ça. Yuri aurait bien refusé de lui servir de guide mais vu le regard assassin du proviseur, il avait intérêt à s’occuper d’elle s’il ne voulait pas être de nouveau dans le collimateur de monsieur Dinoai.

-§-

L’absence imprévue du professeur de mathématiques avait pris Flynn de cours mais cela lui avait laissé le temps de faire passer le mot à ceux de sa classe dont il avait le numéro. Alors qu’il hésitait à prévenir son garde du corps, Yuri était arrivé, visiblement perdu dans ses pensées. Il s’apprêtait à le saluer quand il le vit trébucher, lui laissant juste le temps de se préparer à amortir sa chute.

Il s’était habitué aux coups de malchance de son camarade et il lui arrivait souvent d’être plus alerte en sa présence dans le cas où ce genre de mésaventure viendrait de nouveau à se produire. A plusieurs reprises, il l’avait rattrapé avant qu’il ne tombe ou aidé à récupérer quelque chose qu’il avait perdu… et depuis qu’il connaissait ses préférences, il avait longuement réfléchi à la possibilité de tenter sa chance avec lui, surtout parce que ses avances perpétuelles envers Ladybug ne donnaient absolument rien.

Il comptait profiter de l’occasion pour lui proposer de passer un peu de temps ensemble quand le proviseur Dinoai les avait interrompus pour leur demander de s’occuper de Tear Grants, une nouvelle élève qui allait intégrer leur classe.

A présent, ils étaient tous trois au café La Corneille qui était à côté de leur lycée et qui était aussi là où vivait Yuri avec Raven, son tuteur légal âgé d’une trentaine d’années et qui était un peu… louche au premier abord.

—Je n’ai pas encore fini d’ouvrir mais pour ces beaux yeux, je suis prêt à commencer tout de suite à servir, fit le dénommé Raven en faisant un sourire charmeur à Tear. Vos désirs sont des ordres ma toute belle.

—Elle est mineure le vieux, répliqua Yuri en forçant son aîné à s’écarter de la jeune femme. Garde ton numéro de Don Juan pour tes autres clientes.

Sur un signe de leurs camarades, ils s’installèrent à une table tandis que le gérant du café alla chercher une carte sur le comptoir.

—Commander ce que vous voulez les jeunes, déclara Raven en leur faisant un clin d’œil. Ce sera retenu sur l’argent de poche du gamin de toute manière.

—Tu veux qu’on cause de la fois où t’as maté à fond le décolleté de Judy ? fit Yuri, visiblement contrarié. Y a des fois où je me demande si tu connais vraiment le code pénal…

—Tant que je me contente de regarder, c’est légal !

Un profond soupir d’agacement échappa à leur camarade, ce qui rappela involontairement à Flynn ceux de Ladybug quand il le trouvait un peu trop collant à son goût. D’ailleurs, pas mal des tics du jeune homme à la longue chevelure de jais lui évoquait son partenaire. Se mettait-il à les superposer l’un à l’autre ?

Après avoir choisi des boissons, Yuri les laissa pour aller chercher ses cours, faisant qu’il était seul avec Tear. Sur le chemin, ils s’étaient présentés mais ils n’avaient pas eu le temps de poser plus de questions à son sujet.

—Ta famille a déménagé à Paris pour que tu arrives dans notre lycée en cours d’année ? demanda Flynn, un peu intrigué par ce fait.

—Nous déménageons assez souvent, répondit la jeune femme avec une neutralité déconcertante. Mes parents étaient militaires et mon frère aîné l’est aussi. Quand il est muté ailleurs, je le suis mais comme je ne peux pas pratiquer d’activités extrascolaires dans ces conditions, je lui demandé de me laisser à Paris cette fois-ci.

—Pas évident comme situation. Moi j’ai été scolarisé à domicile pendant des années avant que mon père accepte de me laisser aller au lycée.

Tear avait hoché la tête, l’air un peu triste en apprenant cela. En attendant Yuri, Flynn décida de sortir une feuille vierge de son sac et il lui montra où chacun était assis en classe ainsi que des photos de ses camarades qu’il avait sur son téléphone.

—Il y a une place libre à côté d’Arche, expliqua-t-il tandis que Raven posait leurs consommations sur la table. Elle est très sympa mais fait juste attention car elle est un peu pipelette. Natalia est la déléguée de classe donc si tu as un problème, n’hésite pas à lui demander. Chester est mon meilleur ami et Judith est celle de Yuri.

—D’accord, dit la jeune femme en regardant attentivement tous les visages qu’elle voyait défiler. Et lui, il est dans notre classe ?

—Luke Fon Fabre. C’est le fils du maire et… il n’est pas très facile à vivre.

—C’est un crétin fini oui !

Yuri était de retour, tenant entre ses mains des cahiers et un trieur un peu trop plein… qui fini par craquer à l’instant où son propriétaire passa à côté du comptoir, faisant ainsi tomber lourdement une bonne partie de son contenu au sol. Dans un grognement agacé, son camarade se baissa pour ramasser ce qui était par terre sous le regard amusé de Raven.

—Il me semblait t’avoir dit de vider ce truc de temps en temps, fit remarquer le plus âgé tandis que des clients commençaient à arriver. Je t’achèterai de quoi remplacer ça tout à l’heure.

—Ca va aller ? demanda Flynn en ramassant ce qui était à sa portée, imité par Tear.

—J’ai l’habitude donc oui, répondit Yuri en se grattant l’arrière du crâne. Ca aurait peut-être été mieux de monter dans ma chambre en fait.

Sur ces mots, leur camarade les invita à le suivre avec leurs boissons. Il les amena à un appartement situé à l’étage et les laissa dans la pièce à vivre le temps de ranger rapidement ses affaires.

—Vous êtes mignons ensemble, fit Tear, provoquant un sursaut chez Flynn. Vous êtes des amis ?

—Heu… Oui, répondit-il, pris par surprise.

—Pas un peu plus ?

Là, il se sentait rougir sous le regard amusé de la jeune femme. Il avait du mal à dire si elle était sérieuse ou si, comme Judith serait capable de le faire, elle le taquinait. Il comptait lui demander ce qu’elle sous-entendait exactement quand Yuri leur dit qu’ils pouvaient monter. Ils empruntèrent donc l’escalier et arrivèrent à la modeste chambre de leur camarade aux murs en grande partie bordeaux – un seul était peint en noir et il était possible d’y voir pas mal de posters de groupes de musique plus ou moins connus.

—C’est pas un palace mais c’est chez moi, fit le jeune homme aux cheveux de jais en leur indiquant une banquette avec des coussins rouges et noirs. Mettez-vous à l’aise.

—Je ne vois pas de lit ici, dit Tear en tournant la tête de tous les côtés avant de noter la présence d’une mezzanine. Tu dors là-haut ?

—Yep ! Par contre, vaut mieux être réveillé car autrement, c’est la dégringolade assurée.

Flynn les laissa échanger des banalités, occupé à détailler cette pièce qu’il trouvait bien plus chaleureuse que sa propre chambre alors qu’elle était largement plus petite. S’il pouvait dormir ici, il le ferait volontiers.

Ils restèrent trois quart d’heures à discuter tout en montrant à Tear où ils en étaient dans chaque matière – si elle n’avait visiblement pas d’inquiétudes sur l’anglais et le français, elle s’était montrée moins tranquille face à leur avancée en physique-chimie et en histoire-géographie. Une fois qu’elle eut noté ce dont elle aurait besoin et emprunté quelques polycopiés, ils quittèrent le bâtiment pour retourner au lycée. Cependant, après qu’ils eurent traversé la rue, une grande explosion retentit plus loin et des cris se firent entendre. En apercevant une personne étrangement vêtue avec des grands yeux d’insecte, il était devenu clair qu’un nouvel akuma venait d’apparaître.

—Cachez-vous dans le lycée ! s’exclama Yuri en partant vers le café. Je vais m’assurer que le vieux s’en sort !

N’ayant pas eu le temps d’arrêter son camarade, il prit Tear par le bras et se hâta de l’emmener avec lui tout en se demandant comment il allait parvenir à la laisser seule pour se transformer. Alors qu’il cherchait Judith ou Chester du regard, il sentit la jeune femme le tirer en arrière et il se tourna vers elle.

—Personne ne te verra ici, dit-elle en désignant un coin à l’abri des regards. Si tu veux te changer en Chat Noir, c’est un bon emplacement.

… Que venait-elle de lui dire au juste ?

-§-

A peine transformé en Ladybug, Yuri se précipita dans le parc pour retrouver cet homme insecte qui, dans le cas, présent, lui tournait le dos, trop occupé à… C’était son imagination où Luke avait encore provoqué une akumatisation à cause d’un de ses caprices ? Il allait devenir chèvre à force de réparer les bêtises de ce crétin…

—Sale petit vermisseau, fit l’akumatisé avec une voix qui était horriblement familière aux oreilles du héros. Je vais t’apprendre à oser te moquer de mon génie !

… Jamais Yuri n’aurait osé imaginer que le professeur Dist se ferait akumatiser à cause d’un autre que le professeur Jade Curtiss – leurs « querelles » étaient un fait connu dans tout le lycée, en partie à cause du fait que si l’un enseignait la physique-chimie, le domaine de l’autre était plutôt l’informatique voire, selon certaines rumeurs, la robotique. Comme quoi, tout était possible…

Le héros s’apprêtait à l’attaquer avec son yoyo quand une dizaine de gros scarabées robotisés sortirent de sous la cape de l’ennemi, certains tenant un filet. La moitié d’entre eux fonça sur lui et l’autre sur Luke, faisant qu’il eut tout juste le temps de les esquiver quand le rouquin se fit capturer par les insectes. Il tenta de les détruire avec son yoyo mais d’autres étaient apparus et l’encerclaient, lui laissant peu de chances de se sortir seul de ce traquenard. Il essaya de sauter par-dessus… et réussit à se faire attraper dans un filet qui l’attendait.

—HA HA HA ! rit aux éclats la version akumatisée du professeur Dist. Je t’ai bien eu Ladybug ! Maintenant, donne-moi ton Miraculous et je libèrerai peut-être ce sale petit rat !

Il lui dirait bien que non, il n’a aucune envie de le lui donner mais Yuri préférait s’abstenir de répondre, ignorant l’étendue des pouvoirs de son ennemi et craignant que celui-ci possède des gadgets plus meurtriers que ceux qu’il possédait déjà.

—Pas si vite Sauterelle-man !

Quelque chose dut heurter les insectes maintenant le filet fermé car le héros fut soudainement libéré. En tournant la tête, il vit Chat Noir dont le bâton lui revint dans la main.

—Si j’avais su, j’aurais prévu une grosse dose d’insecticide, fit le héros en noir en regardant la grande quantité de scarabées. Cependant, je ne veux pas risquer de perdre ma coccinelle préférée donc on va y aller à l’huile de coude.

—Au lieu de causer, va chercher une grosse tapette à mouches qu’on écrase tout ça ! s’exclama Yuri en rejoignant son partenaire, agacé par la situation et par le sourire séducteur qu’il lui lançait. Et si tu pouvais arrêter de me faire la grimace, ça m’arrangerait…

Sauf que c’était mal connaître Chat Noir qui, au lieu de cesser de sourire, combla d’un coup la distance entre eux et passa un bras autour de ses épaules en lui jetant un regard charmeur… ce à quoi le héros coccinelle répondit en lui posant brutalement sa main sur le visage et en le repoussant le plus loin possible. Ce n’était pas le moment pour une séance de drague douteuse.

Face à une volée d’insectes mécaniques fonçant droit sur eux, au lieu de se servir de leurs armes pour se protéger, ils choisirent tous deux d’esquiver, ce qui était plus prudent vu que leur adversaire avait les moyens de les capturer s’il le désirait.

Soudain, un son étrange arriva aux oreilles de Yuri. Sur le coup, trop occupé à éviter une série de scarabées qui tentait de le ligoter avec une corde gluante, il ne s’était pas demandé ce que cela pouvait être mais en le réentendant, il réalisa que c’était des notes de musiques, plus particulièrement celles qu’une flûte pourrait émettre. Il en aurait cherché l’origine… si un de ses « pires cauchemars » n’était pas actuellement devant ses yeux : une bonne dizaine de Chat Noir entourait l’ennemi ainsi que le même nombre de Ladybug.

C’était quoi ce bordel au juste ?

—Mais c’est une blague ? fit l’homme-insecte en regardant avec effarement la subite multiplication de ses opposants. Comment ce prodige est-il possible ?

—Personnellement, je trouve que c’est un rêve qui devient enfin réalité, fit un des Chat Noir avec bonheur. Des Ladybugs partout !

—Et moi je sens venir le mal de crâne avec cette invasion de sacs à puces, répliqua Yuri avec agacement, cherchant encore à comprendre ce qu’il se passait. Si aucun de vous n’est à l’origine de ça, qui a fait ça ?

La réponse ne tarda pas à venir car, profitant du fait que tous les robots scarabées étaient désorientés, une silhouette en blanc et orange sauta avec souplesse sur chacun d’eux, les brisant avec aisance sous les cris d’horreur de leur créateur avant d’atterrir sur un banc public. Yuri vit ainsi que leur élément perturbateur était une jeune femme qui, manifestement, portait un costume basé sur le renard et dont l’arme était une longue flûte.

—Rends-toi, dit-elle à la victime de l’akuma avec fermeté. Nous sommes plus nombreux et plus fort que toi.

Le héros coccinelle comprit ainsi qu’elle était de leur côté… mais il trouva curieux qu’elle opte pour cette solution alors que, d’expérience, il savait que ça ne fonctionnerait pas. Il observa le clone de lui-même qui était le plus proche… et nota vite qu’il n’avait pas d’ombre. Une illusion ? Cela expliquerait son choix… mais signifierait aussi que le combat n’est pas son point fort contrairement à lui et Chat Noir. Sa ruse allait-elle fonctionner longtemps ?

Malheureusement, la réponse arriva vite quand l’un des doubles fut accidentellement détruit lorsque Luke, en cherchant à fuir les lieux, en toucha un, faisant se dissiper celui-ci sous le regard de leur ennemi. Vu le sourire de leur adversaire, il était clair qu’il avait compris le subterfuge.

—On a essayé de me rouler ? fit l’homme-insecte avec un sourire mauvais. Ca va se payer !

Puis une énorme nuée d’insectes robotisés fondit sur l’ensemble des clones. Yuri vit Chat Noir foncer sur lui et lui prendre le poignet pour l’entraîner à l’écart tandis que la fille renarde faisait de même avec Luke. Tous les quatre se retrouvèrent derrière le carrousel, cachés du regard de leur ennemi qui semblait les avoir perdus de vue.

—Merci pour le temps gagné Volpina, dit le héros en noir à leur nouvelle camarade.

—J’aurais aimé avoir son attention plus longtemps mais je ne connais pas vos gestuelles ou vos façons de parler, répondit la dénommée Volpina, visiblement un peu contrariée d’avoir été percée si vite à jour. Si je savais comment capter durablement son intérêt…

—A part ce fou de Curtiss, personne ne l’intéresse, sortit Luke en pianotant sur son téléphone. Ce type est un pur sadique et Dist est un vrai masochiste.

... Flash spécial : Luke Fon Fabre venait, pour une fois dans sa vie de fils à papa pourri gâté, de dire quelque chose d’intelligent et, qui plus est, risquait fort de leur être très utile vu les compétences de leur nouvelle camarade. Jamais Yuri ne l’admettrait mais ce sale rouquin venait de lui donner juste ce qu’il lui fallait pour mettre au point un plan pour neutraliser leur ennemi.

-§-

Quand Flynn avait découvert que Tear était elle aussi en possession d’un Miraculous, il avait été agréablement surpris. Plagg avait émis une certaine méfiance avant que le kwami de la jeune femme, un certain Kitsu, ne vienne leur expliquer qu’ils ne faisaient équipe que depuis peu, ayant utilisé le peu de jours passés ensemble pour qu’elle s’entraîne à utiliser ses pouvoirs. Puis d’un commun accord, ils se transformèrent en Chat Noir et Volpina, prêtant main forte à Ladybug qui était en mauvaise posture.

Même si les illusions de l’héroïne renarde n’avaient pas berné l’ennemi longtemps, cela avait été suffisant pour qu’ils puissent se cacher de lui le temps de mettre au point une stratégie, ce que Ladybug ne tarda pas à faire quand Luke mentionna le professeur de physique-chimie. Flynn, se souvenant que son camarade avait été plusieurs réprimandé pour avoir filmé avec son téléphone durant les cours, lui subtilisa l’appareil au moment où son partenaire retint le rouquin pour l’empêcher de récupérer son bien ou d’alerter leur adversaire avec ses cris. Il trouva très vite une vidéo de son professeur avec M. Dist et laissa celle-ci aux soins de Volpina pour qu’elle la visionne.

Maintenant, le héros en noir devait remplir son rôle et, comme souvent, il allait jouer les appâts.

—Hey Sauterelle-man ! cria-t-il une fois hors de sa cachette. Tu veux jouer à chat avec moi ?

—Je ne suis pas une sauterelle ! répliqua avec force son ennemi en lui envoyant une nuée d’insecte.

Bingo. Il avait pleinement son attention, ce qui devrait laisser assez de temps à ses coéquipiers pour exécuter le reste du plan. Leur problème principal était cette cape car c’était de là que sortaient tous ces scarabées robotisés. Leur ennemi évitant le corps-à-corps, il était fort probable qu’il n’était pas doué dans ce domaine et il fallait donc détruire cette cape pour le rendre vulnérable. Or, comment l’atteindre s’il savait comment se protéger ? Ca, c’était le travail du Lucky Charm de Ladybug et de la prochaine illusion de Volpina.

Par contre, ce serait bien qu’ils se dépêchent car il commençait à avoir du mal à éviter ces fichus insectes…

—Dist, tu es désespérant.

L’homme-insecte, à l’entente de cette voix, s’était immédiatement tourné vers son origine : l’illusion particulièrement réussie du professeur Jade Curtiss. Ses scarabées continuaient à poursuivre Flynn mais un énorme filet à papillons rouge à pois noirs en attrapa une bonne partie.

—Ma Lady, fit-il à son partenaire en croisant son regard. Mo cœur chavire à chaque fois que je croise tes jolis yeux !

—… Là, je dois reconnaitre que je m’attendais à ce que tu me fasses un autre de tes trucs bien pourris, déclara Ladybug avant de lâcher un soupir exaspéré. Sauf que c’était pas celui-là que j’avais vu venir…

—J’aime te surprendre ma coccinelle d’amour !

Les iris gris de celui dont il était amoureux se mirent à lancer des éclairs, faisant qu’il jugea préférable d’activer son Cataclysme pour aller détruire la cape de leur ennemi avant qu’il… Etait-il en train de rêver où leur adversaire était en train de pleurnicher ? Il préféra ne pas chercher à résoudre ce mystère et alla réduire en cendres l’objet du délit avec une facilité déconcertante. Ladybug n’avait eu ensuite qu’à briser la broche en forme de rose du professeur Dist pour révéler l’akuma afin de le purifier et de réparer les dégâts causés.

Les trois héros se séparèrent une fois leur mission accomplie, leurs Miraculous les alertant qu’ils ne leur restaient pas beaucoup de temps devant eux.

Ce fut donc après une dizaine de minutes que Flynn retrouva Tear en classe, occupée à parler avec Natalia tandis que Luke l’observait avec curiosité. En tournant la tête, il nota qu’excepté Yuri, tout le monde était présent.

—Bonjour Flynn, fit la déléguée de classe quand elle le vit. Je viens d’apprendre que tu t’étais occupé de notre nouvelle.

—Je n’ai pas fait grand-chose, dit-il avec honnêteté. C’est Yuri qui lui a montré ses cours et où nous en étions actuellement donc c’est surtout à lui que revient le mérite.

—Moui… En parlant de Lowell, où est-il passé cette fois ? Si je le trouve encore à dormir…

La réponse arriva vite quand le concerné arriva en classe, l’air visiblement choqué par quelque chose qu’il avait dû voir sur son trajet.

—Ca va Yuri ? demanda Flynn, inquiet pour son camarade. On dirait que tu as vu un fantôme…

—Juste un truc que j’aurais préféré pas voir, répondit le jeune homme aux cheveux de jais en s’installant à sa place sous les regards intrigués de Judith, Chester et Arche.

Personne ne comprit vraiment ce qu’il se passait et lorsque la sonnerie retentit, tout le monde alla s’asseoir. En passant à côté de lui, Tear lui glissa discrètement un morceau de papier dans la main qu’il rangea vite dans une poche de sa veste. Puis entra le professeur Curtiss…

—Bonjour jeunes gens, leur dit l’enseignant en posant sa sacoche sur le bureau. Aujourd’hui, nous allons poursuivre notre cours de physique…

—JADE !

Subitement, la porte de la classe s’ouvrit sur le professeur Dist qui était littéralement essoufflé. Il tendit un gobelet de café à son collège qui portait le logo du café de la Corneille. M. Curtiss prit l’objet du délit comme si de rien n’était et en but en gorgée… avant de le rendre avec une grimace à son collège de travail.

—Il me semblait avoir demandé un café noisette avec un demi-sucre, fit le professeur de physique-chimie d’un ton sec. Je suis extrêmement désappointé…

—Je ramène ça tout de suite ! s’exclama le professeur d’informatique en quittant la classe en trombe.

Tous les élèves étaient ébahis par la scène qui venait de se produire sous leurs yeux… excepté Yuri que Flynn pouvait entendre parler à voix basse des pulsions sadiques de M. Curtiss et déclarer qu’il préférait encore voir son tuteur parler du dernier numéro de Playboy avec M. Lester qu’assister à une séance de dressage en direct.

Le jeune homme en conclut que ce n’était peut-être pas le bon moment pour lui proposer une sortie tous les deux, estimant que son séduisant camarade risquait fort de ne pas être très réceptif à son environnement dans l’immédiat. Il préféra jeter discrètement un œil au mot de Tear.

« Si tu veux que je t’aide à séduire Ladybug, préviens-moi. »

Un coup de main ne serait effectivement pas de trop, surtout qu’il venait de gagner une amie à qui il pouvait parler sans devoir lui cacher un pan entier de sa vie.

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Kaleiya Hitsumei

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