Croisements 18 - White Collar (2)
May. 17th, 2016 02:35 pmBeta : Eliandre
Note : Retour sur White Collar en crossover.
La mission du moment était simple : participer à des enchères où des femmes achetaient de riches célibataires dans le but d’être gagné par la veuve Kaufman, une croqueuse de diamants dont les derniers maris avaient tous fini au cimetière. Certes, il semblait qu’elle n’avait tiré aucun profit de ces mariages mais le FBI préférait s’en assurer…
Pour cette raison, Yuri avait eu le droit d’être temporairement libéré de son bracelet électronique afin de se faire passer pour un riche héritier tandis que Flynn devait jouer un jeune entrepreneur qui avait fait fortune et Sodia avait pour rôle de se mélanger aux acheteuses. Si le voleur avait été au départ enchanté de ce petit jeu contrairement à l’agent du FBI qui était mal à l’aise à la simple idée de flirter avec une autre que sa femme, la tendance avait quelque peu changé car le plan de l’escroc pour appâter la veuve noire s’était quelque peu retourné contre lui…
L’idée était simple : dissuader toutes les autres acheteuses présentes en se montrant le plus abject possible. Cependant, ce qu’il n’avait pas calculé, c’était qu’à la fin, aucune ne voudrait de lui, leur cible incluse… Heureusement, elle avait choisi Flynn et il était à présent au restaurant avec elle pour un dîner en tête à tête. Yuri, par contre, avait gagné le droit de rester dans le fourgon avec Sodia pour les surveiller.
« Qui a mangé du camembert dans cette boîte de conserve ? » demanda-t-il en fronçant le nez face à l’odeur désagréable. « On dirait que quelqu’un en a oublié un durant six mois ! »
« Au lieu de geindre, concentre-toi sur les écrans et fiche-moi la paix. » rétorqua l’agent du FBI en réglant le son du micro.
« Tu sais que les vues sont pourries, qu’on a un pot de fleur qui nous bouche la moitié d’une image et un lustre volumineux sur une autre ? »
« Je transmettrais tes réclamations au propriétaire de l’établissement ultérieurement. »
Elle s’en fichait complètement oui… En tant que voleur, Yuri aurait bien aimé avoir ce genre d’angles raté dans des galeries d’arts ou bijouteries mais, malheureusement, c’était rarement le cas et il fallait faire avec. D’ailleurs, il se demandait soudainement comment, d’un point de vue légal, Sodia avait pu avoir accès si vite aux images…
« Je lui ai dit qu’on fermerait les yeux sur le fait qu’il filme illégalement ses employés s’il nous donnait l’accès aux caméras et qu’il enlevait dès demain celles qui étaient litigieuses. » déclara la rousse avant qu’il n’ait formulé verbalement sa question. « Bien entendu, je compte aller vérifier qu’il tiendra sa promesse jusqu’au bout. »
Le contraire l’aurait étonné…
Sur les écrans, Yuri nota que leur potentielle veuve noire était arrivée, vêtue d’une robe noire qui mettait bien en avant son tour de poitrine et qui s’arrêtait au dessus du genou. A la manière dont elle se penchait, il était clair qu’elle cherchait à bien montrer la profondeur de son décolleté, ce qui le fit quelque peu tiquer.
« Ce ne serait pas une… » commença Sodia en fronçant le nez.
« Si, c’est bien une robe de créateur. » confirma l’escroc qui détailla le reste de l’habillement de leur cible. « Le sac aussi m’a l’air d’avoir la valeur de ton salaire mensuel et je doute que ce soit une contrefaçon. »
« Le double de mon salaire. Pour avoir saisi quelques copies il y a peu, je connais malgré moi le prix de l’original… »
Faudrait qu’il essaie de négocier un jour l’accès aux entrepôts des marchandises saisies pour son anniversaire…
Les menus en main, Flynn et Kaufman passèrent commande et celle-ci ajouta une bouteille de vin rouge, un excellent cru dû reconnaître Yuri en entendant le nom et l’année. Les échanges de banalités l’ennuyait sérieusement mais quand il nota un changement subtil dans la posture de leur suspecte, sa méfiance se réveilla.
« J’ai encore du mal à croire qu’un bel homme tel que vous n’ait pas trouvé chaussure à son pied. Vous avez bien dû avoir d’autres relations auparavant ? »
Oui, il était marié à une femme charmante, avait un chien et un escroc dont il vérifiait l’emplacement du bracelet électronique chaque matin avant d’aller travailler. Il était très heureux comme il était alors qu’elle cesse de le regarder comme s’il était un morceau de viande !
« J’étais très pris par le travail. Je n’avais pas le temps pour voir quelqu’un. »
Etait-il d’ailleurs nécessaire de préciser qu’il était aussi très attaché à son job ? Il n’aurait pas rencontré Estelle, il se serait certainement marié à son bureau ! Ou bien Yuri aurait osé tenter de le séduire mais il n’aimait guère fréquenter un homme marié… même si celui-ci était tout à fait son type.
« Cela vous a d’ailleurs réussi. Maintenant, vous pouvez vous concentrer sur votre vie personnelle. »
Il n’était pas forcément utile de déclarer cela tout en se penchant légèrement en avant pour mieux exposer le bonnet B qu’il avait déjà sous le nez depuis déjà un bon moment. Yuri suspectait qu’elle avait rembourré son soutien-gorge…
« Tout à fait. Mais je n’en oublie pas pour autant mon travail. »
Manifestement, Flynn n’avait pas capté le coup du décolleté. En toute logique, Kaufman profita qu’ils avaient fini leurs plats pour poser sa main sur le sienne, faisant grincer des dents l’escroc.
« Mon cher Flynn, que diriez-vous de venir prendre le dessert chez moi ? »
A cette phrase, Yuri dû se mordre la langue pour éviter de dire des mots qu’il pourrait potentiellement regretter par la suite. Il opta donc pour une intense prière où il espéra de toutes ses forces que l’agent du FBI allait refuser cette proposition qui sentait le piège à plein nez !
« J’en dis que cela me paraît fort alléchant. »
Sans réfléchir, l’escroc se hâta d’attraper son téléphone portable et de composer le numéro de Flynn. Il ne devait surtout pas le laisser tout seul avec cette croqueuse d’hommes !
« Allo ? »
« Monsieur Scifo ? Faut que vous veniez d’urgence à l’entrepôt ! » s’exclama Yuri dans le micro avant de réaliser qu’il n’avait pas réfléchi plus loin.
« Que se passe-t-il ? »
A cette question, Sodia appuya sur un bouton de son ordinateur et des sons de machines se firent entendre. Elle lui prit ensuite brutalement le téléphone des mains.
« Monsieur Scifo, nous avons un gros problème. » déclara-t-elle. « Un incendie s’est déclaré à l’un de nos entrepôts. Les pompiers viennent d’arriver et la police est en chemin. »
« J’arrive tout de suite. »
La rousse raccrocha et, avec un soupir agacé, lui rendit son téléphone tandis que Flynn abrégeait son rendez-vous.
« Je peux savoir ce qu’il t’a pris au juste ? » l’interrogea-t-elle en le fixant d’un regard noir.
Honnêtement, Yuri ne comptait pas répondre à cette question. De toute manière, lui et Sodia ne s’appréciaient pas… et il savait d’avance qu’il passerait un sale quart d’heure quoiqu’il dise.
En parlant de cela, la porte du fourgon s’ouvrit et Flynn les rejoignit, visiblement contrarié par la fin abrupte de ce rendez-vous.
« Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il se passe au juste ? » demanda l’agent du FBI.
« Il a fait une crise de jalousie. » le dénonça la rousse en croisant les bras sur sa poitrine.
… Hein ? Non, il n’avait pas été jaloux. Enfin… Peut-être un peu mais… Bon, si son périmètre n’était pas réduit de cinq mètres en guise de punition pour avoir failli faire capoter leur opération, il arrivera toujours à se doucher sans devoir jouer les équilibristes…